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La moissonneuse-batteuse

L’homme a toujours cherché à récolter avec le plus d’efficacité possible ces céréales pour son alimentation, à travers le monde soit à la main, à la faucille ou à la faux. Le matériel permettant la récolte a ensuite été poussé ou tiré par des animaux puis par des machine.
La principale fonction de la moissonneuse-batteuse est d’aider à la récolte de céréales ou de toute autre plante à graines. Son système deux-en un permet d’abord de moissonner et de pratiquer ensuite le battage donnant des grains prêts à l’emploi.
L’histoire de la moissonneuse-batteuse débute en 1831 et, en 1834, Cyrus McCormick dépose un brevet pour une moissonneuse mécanique, la Virginia reaper; ainsi qu’ Hiram Moore. Lewis Miller proposa de mettre la lame de coupe à l’avant de la batteuse.

Moissonneuse Virginia reaper
En 1866, en France, Célestin Gérard a construit la première batteuse mobile. Ces machines étaient tractées et nécessitaient un moteur auxiliaire, ce qui limitait leur efficacité et leur adoption à grande échelle.

Batteuse mobile Célestin Gérard
En 1872, Charles Withington invente la moissonneuse-lieuse avec un liage au fil de fer pour commencer puis, John Appleby en 1878 invente le noueur mécanique avec de la ficelle. Les moissonneuses-lieuses permirent de produire directement des gerbes et ce jusqu’en 1960. En même temps le tourniquet de rabatteurs fut remplacé par des rabatteurs montés sur un axe horizontal. A cette époque, dans les petites fermes, on utilisait jusqu’au début des années 1950 des faucheuses mécaniques avec un équipement pour céréales et des javeleuses.

Moissonneuse-lieuse Fahr B5NR
Les premières moissonneuses-batteuses (avec des coupes de 6 m et plus, entraînées par des machines à vapeur (locomobiles) ou à pétrole, tirées par 30 à 40 chevaux ou mules sont remplacés dans les années1920 par des tracteurs puissants équipés de prise de force permit de supprimer le moteur auxiliaire. A partir des années 1920, les moissonneuses-batteuses ont commencé à évoluer vers des modèles automoteurs. Cette transition a été significative pour améliorer la fonctionnalité et la productivité des machines.
En 1947, John Deere a lancé le modèle 55, la première moissonneuse-batteuse automotrice, révolutionnant le processus de récolte et de battage en agriculture.
Une avancée majeure dans l’histoire des moissonneuses-batteuses est survenue avec l’introduction de la moissonneuse-batteuse automotrice. Cela a éliminé le besoin d’un attelage séparé, rendant la machine plus autonome et facile à utiliser. Les moissonneuses-batteuses automotrices ont également été équipées de cabines pour les opérateurs, offrant un environnement de travail plus confortable.

Moissonneuse-batteuse John Deere modèle 55 – crédit photo www.deere.fr –
Les années 1950 ont vu la généralisation de l’utilisation des machines automotrices. Claeys, avec la MZ, a introduit la première automotrice européenne fabriquée en série en 1952. Cette période a marqué le début d’une ère où la moissonneuse-batteuse est devenue un outil indispensable pour les agriculteurs, transformant radicalement les méthodes de récolte traditionnelles.
Dans les années 1980 à 2000, on voit l’avènement de machines avec des coupes de 3,60 m à 7,20 m et avec des puissances pouvant aller jusqu’à 300 chevaux, dotées de systèmes toujours plus sophistiqués de séparation mécanique et/ou pneumatique du grain. Aujourd’hui, on construit des machines de 800 chevaux pouvant moissonner sur 13,80 mètres, capables de battre plus de 80 tonnes de céréales et ne consomment pas plus de 20 litres de carburant par hectare, équipées de technologies avancées telles que des systèmes de guidage GPS, des capteurs de rendement, massiques et volumétriques, et des ordinateurs de bord, mais avec un investissement important, allant de 100 000 à plus de 500 000 euros, elles sont souvent utilisées par des coopératives (CUMA) ou des entrepreneurs spécialisés. Cette numérisation des moissonneuses-batteuses transforme radicalement le paysage agricole, en rendant les opérations plus efficaces et durables. La moissonneuse-batteuse a permis un important gain de temps et de productivité, mais au détriment de l’emploi agricole. Elle a aussi permis une plus grande réactivité face aux aléas climatiques.
Fonctionnement

Écorché d’une moissonneuse-batteuse tractée Advance-Rumely à moteur auxiliaire. La table de coupe n’est pas représentée. Le design général est très proche de celui d’une batteuse.
« Cette moissonneuse-batteuse traite avec succès le blé, l’avoine, l’orge, le seigle, le lin, le mélilot, le soja, le kaffir et diverses autres céréales. Laissez vos céréales mûrir naturellement sur tige. Cela améliore leur qualité et leur permet d’obtenir des prix élevés. Réduisez de moitié le coût de la récolte en réduisant les coûts de main-d’œuvre, en éliminant les frais de ficelle et en limitant le gaspillage de céréales. Fini les grosses équipes à nourrir ! Fini les corvées de cuisine pour les femmes. »
Trois grandes familles de moissonneuses-batteuses coexistent sur le marché du matériel agricole :
- Les machines conventionnelles : équipées de 4 à 6 secoueurs, elles conviennent aux exploitations de taille moyenne. Largeur de coupe de 4,2 à 5,5 mètres.
- Les machines axiales : munies de rotors (1 ou 2), adaptées aux grandes surfaces. Largeur de coupe jusqu’à 7,6 mètres.
- Les machines hybrides : combinant batteur transversal et séparation rotative. Largeur de coupe intermédiaire de 5,5 à 6,5 mètres.
Une moissonneuse-batteuse conventionnelle comprend schématiquement :
- des organes de coupe :
- barre de coupe pour céréales ou colza (pour ce dernier muni d’une scie verticale à droite ou à gauche ou des deux côtés. De plus, la barre de coupe peut être munie d’une rallonge de tablier permettant de réduire les pertes de grain lors de l’égrènement de ce dernier lors de la coupe),
- cueilleurs à grains de maïs,
- convoyeur ;
- organes de battage :
- accélérateur de flux,
- batteur ou rotor,
- contre-batteur,
- tire-paille,
- secoueur (4 à 6) (n’est pas présent sur les machines à rotors),
- twin-flow (New Holland ;
- organes de nettoyage du grain :
- table à grains,
- soufflerie ;
- organes de stockage du grain :
- trémie à grains ;
- organes de traitement de la paille :
- broyeur de chaumes sous coupe,
- éparpilleurs de paille,
- hache-paille.

Constructeurs et production
En France, en 2023 trois constructeurs principaux se partagent plus de 88% des ventes de moissonneuses-batteuses neuves. Claas détient environ 38,7% de parts de marché, suivi par New Holland avec 29,4% et John Deere qui représente 20,2%. Le reste se distribue entre Case IH, Massey Ferguson et d’autres marques.

Sources : https://www.terre-net.fr/axema-et-cema/
Les fabricants et les agriculteurs travaillent activement pour développer des moissonneuses-batteuses plus écologiques, rendre les moissonneuses-batteuses plus polyvalentes pour s’adapter à différents types de cultures et de terrains, concevoir des moissonneuses-batteuses plus flexibles et adaptables, intégrer encore plus de technologies, telles que l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, pour améliorer encore leur précision et leur efficacité. Ces avancées permettront aux agriculteurs de maximiser leur productivité tout en réduisant leur impact sur l’environnement.
Sources :
- www.excerpts.numilog.com/books/9791090213906.pdf
- www.concertation-environnement.fr/lhistoire-fascinante-de-la-moissonneuse-batteuse-et-son-impact-sur-lagriculture-moderne/
- www.reseauagricole.fr/histoire-fascinante-des-moissonneuses-batteuses-des-origines-anciennes-a-nos-jours/
- www.fr.wikipedia.org/wiki/moissonneuse-batteuse