LA MACHINE A COUDRE, LE FIL DES JOURS…

La machine à coudre, le fil des jours




Aujourd’hui devenu banale, la machine à coudre est pourtant un outil d’une précision mécanique digne de l’horlogerie, un objet qui révolutionna en son temps  les usages et métiers de chacun. La machine à coudre « familiale » était si bien conçue dès les premiers modèles que même les plus anciens peuvent encore rendre service bien que certaines servent d’objets de décoration.

 

 


L’histoire de la machine à coudre n’existerait pas sans l’art de la couture à la main. Nos ancêtres ont commencé à coudre à la main pour la première fois il y a environ 20 000 ans, lorsque les premières aiguilles étaient faites à partir d’os ou de cornes d’animaux et le fil était fabriqué avec des tendons d’animaux. Notre instinct inventif explique la progression naturelle à vouloir améliorer les techniques de couture et les rendre moins laborieuses. Ceci est d’autant plus vrai lors de la révolution industrielle du 18ème siècle, quand il est devenu primordial et nécessaire de diminuer la couture manuelle dans les usines.

La machine à coudre, d’usage domestique ou industriel, est une des inventions qui a révolutionné le domaine de la confection en rendant le travail plus rapide et les vêtements moins chers. La généralisation de cette machine a notamment entraîné la suprématie du prêt-à-porter au détriment du sur mesure. Voici l’histoire de cette invention, des premières machines à coudre mécaniques aux modèles électroniques.

Qui a inventé la machine à coudre cette invention extraordinaire qui a changée nos vies?

Nombreux sont ceux qui discutent l’identité du père de la machine à coudre. Souvent, ces « spécialistes » ont tendance à rendre les honneurs à l’un de leurs compatriotes.

A la Renaissance, des vêtements très élaborés et ornés sont créés. A ce moment-là, pourtant, tout est fait à la main. S’il devrait y avoir une nécessité, c’était bien une machine à coudre.

L’Allemand Weisenthal, qui en 1755 a vécu en Angleterre, a inventé une aiguille avec le chas au milieu et a chaque extrémité une pointe. D’autres, comme Madersperger et Greenhough, ont utilisé aussi cette aiguille. Ces aiguilles sont aujourd’hui toujours utilisés dans l’industrie de la broderie.

 

Un modèle de machine réalisée par Willam Newton basée sur les dessins de Thomas Saint

 


L’histoire de la machine à coudre commence surtout en 1790. L’anglais Thomas Saint a conçu la première véritable machine à coudre. Le brevet décrit une machine fonctionnant avec une manivelle à utiliser pour le cuir et la toile. Personne ne sait vraiment si Mr Saint a construit un prototype, mais en 1874, William Newton Wilson a trouvé les dessins du brevet. Les dessins étaient tellement détaillés qu’il a construit une copie exacte, prouvant que la machine fonctionne.

Les premiers inventeurs d’une « machine à coudre » du 18ème siècle, l’Américain Elias Howe, l’Allemand Balthasar Krems, l’Anglais Thomas Saint, les Américains John Adams Doge et John Knowles et l’Autrichien Joseph Maderspeger sont, aujourd’hui, pratiquement oubliés.

 

Première machine à coudre de Thimonnier  au Musée des arts et métiers, Cnam / Photo Pascal Faligot

 


La première machine à coudre fonctionnelle a été inventée par le tailleur français Barthélemy Thimonnier (1793 – 1857), qui en déposa le brevet en 1830. Celui-ci voulait mettre au point une machine capable de coudre mécaniquement. Il eut l’idée d’utiliser un crochet analogue à celui employé par les ouvrières qui réalisaient des broderies au crochet dans les monts du Lyonnais. D’après le brevet de 1830, la première machine de Thimonnier était une table sur laquelle une roue à volant entraînait une bielle : le va-et-vient de la bielle permettait de faire descendre et remonter l’aiguille à deux pointes. Cette machine ne comportait pas de mouvement d’entraînement du tissu (qui devait être fait avec les deux mains). Elle permettait de réaliser un point de chaînette à une vitesse d’environ 200 points à la minute. Beaucoup d’inventeurs de cette époque misent sur la reproduction du mouvement de la main, ce qui limite la couture à une simple aiguille (Madesperger notamment dont la machine s’appelait « La main qui coud »). Après avoir réussi son brevet, Thimonnier a ouvert la première usine de vêtements au monde dont la production était faite à partir de la machine. Son but était de produire des uniformes pour l’armée française. Il en fabrique 80 exemplaires pour honorer une commande d’uniformes. Il l’appelle « couture mécanique » ou « couseuse ». Sa machine est mise au point en 1829 et il dépose le premier brevet d’invention le 17 avril 1830, avec l’aide financière d’Auguste Ferrand. Elle est présentée à la foire de Paris (16 mai-1er juin 1830), ce qui va permettre de lui trouver des investisseurs. A noter que Thimonnier n’a pas désigné son invention par le nom de « machine à coudre » (qui sera inventé plus tard aux Etats-Unis). Il utilisait le nom de « mécanique à coudre » ou « métier à coudre ». Ainsi, en 1830, Thimonnier passe une convention avec la société Maison Germain Petit & Cie, rue de Sèvres à Paris. Les 80 machines de l’atelier confectionnent principalement des vêtements militaires. Les ouvriers tailleurs ne considèrent pas la machine comme une aide mais comme une concurrente. Mais lorsque d’autres tailleurs français ont pris connaissance de son invention, ils n’ont pas aimé cela. Craignant que la machine ne les pousse au chômage, ils ont brûlé l’usine alors que Barthelemy Thimonnier était encore à l’intérieur. Il se retire de la société en 1831. La société est dissoute l’année suivante, quelques mois après la mort du principal financier, Mr. Bonnier. Malchanceux et désargenté mais pas découragé, Thimonnier s’associe, en 1845, à Jean-Marie Magnin, avocat, pour financer les brevets de perfectionnement, déposés le 19 août 1845 et le 17 octobre 1847, et surtout pour investir dans la fabrication des machines. Magnin devient ainsi à tort co-inventeur de la machine à coudre. Elle est nommée  « couso-brodeur ». Elle coud avec un fil continu et une aiguille et brode. Elle coud environ 300 points à la minute contre 200 points pour la « couture mécanique ». Cette machine est présentée à l’exposition universelle de Paris de 1855 et remporte la médaille de première classe. Barthélemy Thimonnier continua à améliorer son invention et déposa plusieurs brevets successifs en 1841, 1845 et 1847 pour des nouveaux modèles de machines à coudre. Cependant, le succès ne fut pas au rendez-vous et il mourut dans la misère en 1857 sans avoir profité du fruit de sa découverte. Les machines de marque Thimonnier ont été produites et commercialisées en France jusqu’au 20 eme siècle.

 

 
Le couso-brodeur (1855)

 

 

Au cours de la seconde moitié du 19eme siècle, les expositions universelles permettent de faire connaître et de diffuser la machine à coudre. Les idées de Thimonnier sont reprises, améliorées ou réinventées par ses successeurs, principalement américains. Entre 1846 et 1857, de nombreux brevets sont déposés en Amérique, en Angleterre et en France sur des améliorations techniques, notamment par les Américains Walter Hunt, Elias Howe, Morey et Johnson, Wheeler et  Wilson, et, le plus connu, Isaac Merritt Singer. De nombreux procès ont lieu pour contrefaçon, plagiat ou utilisation frauduleuse du nom de Singer.

En 1834 l’américain Walter Hunt est le premier à utiliser une navette, et donc utilise deux fils. Cette idée est reprise et améliorée par Elias Howe qui dépose un brevet en 1846 mais n’obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l’exploiter. Isaac Merrit Singer perfectionne en 1851 une machine qu’il doit réparer, ce qui lui permet de déposer le 12 août 1851 un premier brevet et de créer la même année la I.M. Singer & Co qui vend des machines à coudre à usage domestique, ce qui lui apporte le succès. Elias Howe le poursuit en justice et gagne son procès en 1854 mais ne peut en profiter car Isaac Merrit Singer a apporté suffisamment d’améliorations protégées pour que sa production à grande échelle se poursuive.

En 1834 Walter Hunt, autodidacte, (il a conçu notamment l’épingle de sûreté et le premier stylo), entre 1832 et 1839 a été particulièrement intéressé par la machine à coudre. Il a réussi, au moyen d’une navette pour la première fois dans l’histoire de faire un point droit, comme on le connaît aujourd’hui, de se former. Il est le fondateur du principe de la couture, avec deux fils, un fil supérieur et un fil inférieur.

 

 


A gauche navette bateau et sa fusette et à droite navette obus (ou sabot) et sa fusette

 


En 1845, l’Américain Elias Howe, de Spencer (Massachusetts) a également construit comme un des premier, une machine dans laquelle le second fil faisait un mouvement alternatif dans la navette (navette « shuttle ». Son brevet était pour inventer “un processus qui utilise du fil de 2 sources différentes”. Sa machine, qui ressemble à celle de Fisher, avec quelques réglages et ajustements, utilise deux fils, l’un passant à travers une aiguille et l’autre provenant d’une canette, créant ce qu’on appelle le point noué. Il est très probable que la navette des métiers à tisser a inspiré les mécaniciens américains. Le vrai succès de Howe était, quand, avec son ami et financier Fisher, cousait sur sa machine avec la navette un vêtement avec un point droit double. Il a cru avoir atteint son but. Commercialiser son design n’a pas été chose simple, il a donc décidé de prendre un bateau pour l’Angleterre. Après un long séjour, il est revenu aux Etats-Unis. Mais pendant ce temps, d’autres Américains avaient copié son mécanisme de point noué et très occupé à perfectionner la machine à coudre. Son principal rival, Isaac Merrit Singer, a construit une machine similaire. Elias Howe a décidé d’emmener Singer au tribunal pour violation des brevets et obtenir le droit de la priorité., où il a défendu son cas avec succès. Isaac Singer a essayé de se référer à l’invention de Walter Hunt, expliquant que Howe a récupéré cette idée. Malheureusement pour Singer, cela n’a eu aucun impact car le manque de brevet sur la conception de Hunt indiquait qu’il s’agissait alors d’une propriété intellectuelle utilisable par n’importe qui. Ce qui est intéressant, c’est que si le brevet de John Fisher n’avait pas été rempli incorrectement à l’Office des brevets, il aurait également été impliqué dans le procès puisque les inventions de Howe et de Singer étaient assez proches de celle de Fisher. Par conséquent, Singer a été forcée de payer une somme forfaitaire de redevances de brevet à Howe, ainsi que de lui donner une part des bénéfices de la société I.M. Singer & Co. Après ce long litige Howe gagne le procès. La réussite matérielle lui sourit, à un tel point qu’il reçoit deux millions de dollars pour les droits sur son brevet. Avec ses ressources propres, il se équipa pendant la guerre de Sécession toute une brigade militaire. Il mourut à l’âge de 48 ans en 1867. Le dernier modèle a été fabriqué en 1888 par la Société machine Howe, qui, après la mort de Elias Howe en 1867 a été menée par ses fils. Bien que Howe avait un brevet sur son procédé de fabrication de machines à coudre depuis 1850, il ne produit pas avant les années 1865. Pendant ce temps son frère Amasa produisait, à partir de 1854, des machines à coudre sous le nom de « Home Sewing Machine Company », jusqu’en 1873.

 

 


En 1850 une licence est accordée à Wheeler & Wilson, de Bridgeport (Connecticut) aux États-Unis. Allen B. Wilson a construit la première machine à coudre avec une crochet rotatif. Elle est équipée d’une canette en forme d’une lentille. Wilson a d’abord utilisé un crochet qui amène le fil supérieur autour d’une canette immobile. Cette canette par un support annulaire, appelée «lunettes» sert à l’amener, dans sa position centrale. La Société Wheeler & Wilson Machine à coudre était très implantée dans la région, mais n’était pas financièrement assez solide pour supporter une évolution rapide. Elle a été achetée par la Compagnie Singer. Isaac Merrit Singer, un ancien directeur de cirque, a l’ avantage de mettre à disposition la machine à coudre au grand public.

Isaac Merritt Singer est l’un des fabricants de machines à coudre les plus connus, construisant un empire toujours en place aujourd’hui. Ses machines à coudre Singer emblématiques sont magnifiquement ornées et presque légendaires. Il a développé la première version de notre machine à coudre moderne, avec une pédale et l’aiguille se déplaçant de haut en bas. Il a également été  » inspiré  » par certains éléments des inventions précédentes de Howe, Hunt et Thimonnier, ce qui avait amené Howe à porter plainte. Les innovations de Singer furent surtout commerciales, il créa la location vente et les techniques de ventes plus offensives qui lui permirent de construire son empire.La machine Singer d’origine était lourde difficile à utiliser, plutôt destiner à un usage industriel, mais en 1858 Singer mets une nouvelle machine légère et familiale sur le marché et en 1865 et la machine améliorée « New Family ». Cette machine a été produite pendant vingt ans environ et plus de quatre millions de machines ont été produites. En général, cette machine était similaire à des machines produites au début du 20ème siècle. En 1870, la maison Singer est la première à employer 120 000 personnes dans le monde entier. Il est le grand promoteur de l’industrie de la machine à coudre américaine.

 

 


En 1858, plus de 100.000 machines à coudre fonctionnent déjà en Amérique et partout des ingénieurs entreprenants sont intéressés par la machine à coudre et par sa fabrication.

De 1851 à 1860, apparaît une nouvelle génération de machines. Les noms allemands comme Koch, Gritzner, Pfaff, Kayser, Muller, Mundlos, Durkopp, Biesolt, Locke, Nothmann, Ours et Rempel, ont été connu dans le monde entier. Seul Pfaff est resté. La base de l’industrie Pfaff a été mise en place par Georg Michael Pfaff.

En 1871, l’allemand John Kayser de Kaiserslautern imagine un dispositif qui permet de déplacer l’aiguille transversalement afin d’obtenir une couture avec un point zigzag réglable. La plaque d’aiguille présente déjà un trou oblong, comme c’est le cas maintenant pour toutes les machines à coudre modernes.

En Alsace, Caroline Garcin, imagine un moteur à ressort, car, à cette époque, l’électricité ne pouvait encore être produite que par des piles encombrantes et onéreuses.

En 1873, Ward invente l’ancêtre de la machine à bras libre qui sera utilisée par la marque suisse Elna pour coudre manches et jambes de pantalon.

La fabrication des machines à coudre françaises allait être brillante sous le Second Empire : Peugeot, Hurtu, Journaux Leblond, Brion, Reimann. La machine à coudre à navette, fonctionnant au pied avec une pédale, fut brevetée le 12 mai 1868 par Pierre Cobet. Il vendit le brevet de son invention à la famille Peugeot et, à l’exposition universelle de Paris de 1878, Benjamin Peugeot reçut la Légion d’honneur pour avoir construit cette machine à coudre.

 

Machine Journaux-Leblond exécutant les trois points de couture, 1862

 


Jean Frédéric Journaux, fabricant passementier crée en 1850, l’entreprise Journaux-Leblond est créée. En 1854, il dépose un brevet pour deux machines à coudre « Système Journaux-Leblond », l’un pour les tissus plats, l’autre pour les tissus fermés. En 1860, demande de brevet d’invention et de perfectionnement pour exécuter à volonté les trois points suivants : chaînette à un fil, à deux fils (dit point noué) et point de navette à deux fils. En 1859, F. Journaux & Leblond qui était le plus grand fabriquant français de machines à coudre.De 1861 à 1862, les dépôts de brevets se multiplient (dix-huit brevets et additifs sont déposés entre 1854 et 1881) ainsi que les maisons de vente et le parc immobilier. Après de longues procédures judiciaires, (il en gagnera mais en perdra), ruineront l’entreprise. Après son décès en 1872, son épouse dirigera l’entreprise, puis son fils. L’usine est vendue en 1908.

 

 

 


Dans les années 1850, la maison Constant Peugeot et Cie s’intéresse à une nouveauté : la machine à coudre. Le premier modèle de machine à coudre est lancé en 1867, il en est construit différents modèles pour les ateliers de lingerie, de confection de vêtements, de broderie, de cordonnerie, de gants et pour l’usage familial. Un brevet est déposé en 1869 plaçant la bobine verticalement. et obtient la reconnaissance dès 1876 puisque les modèles de machines à coudre Peugeot remportent la médaille d’or de l’Exposition universelle de Paris. Elles viennent concurrencer les Singer, Grover, Wilcox ou Opel. Le mécanisme d’entraînement des machines à coudre est composé d’un double pédalier. Peugeot met au point l’entraînement par un plateau mobile.  En 1878, le brevet déposé pour le bâti de salon est à l’origine de la « machine de guéridon » commandé par une seule pédale.  De nombreux brevets sont déposés dont celui de 1869 plaçant verticalement la bobine et celui de 1878 pour le Bâti de Salon, dit Guéridon. Cette même année, l’usine prend une ampleur considérable et emploie 700 personnes, toutes activités confondues. Depuis la mort de Constant Peugeot en 1877, et vraisemblablement sous l’impulsion de son gendre et héritier Philippe Japy (Constant et son épouse ayant eu deux filles), la société passe peu à peu sous le giron beaucourtois (la société JAPY est basée à Beaucourt, près de Belfort). La raison sociale de l’entreprise change et devient Peugeot Japy et Cie. Quelques années plus tard, en 1908, les Fils de Peugeot Frères reprennent l’activité machine à coudre. Dès lors, le Lion apparait sur le bâti et le corps des machines. A partir de 1920, les machines peuvent être équipées, sur demande, d’un moteur électrique. En 1929, le premier modèle totalement électrique fait son apparition. La production cessera, comme beaucoup d’autres, à l’aube de la seconde guerre mondiale.

 


Machine à coudre Peugeot  » Guéridon  » 1878

 


Ailleurs, de part le monde, les créateurs de machine à coudre se multiplient avec de nouvelles innovations.

Husquevarna Viking est une entreprise créée en 1689 ; une usine royale d’armement à Huskvarna en Suède, la vente d’armes à feux étant en baisse, c’est plus de 200 ans plus tard, en 1872, que l’entreprise décide de démarrer la production d’un produit plus pacifiste : la machine à coudre. En 1883, elle lance sa première machine la « Freja », capable de coudre des points en une ligne nette. Et en 1960 elle innove en mettant en place un code couleur et un système d’entraînement automatique, il n’y a plus besoin de lubrification, et le guide fil et pied de biche sont facilement démontables.

La marque Bernina est créée en 1893 par Karl Friedrich Gegauf en Suisse. Il invente la machine à coudre les ourlets à jour, remarquable à cette époque. Elle sera exportée à l’étranger à partir des années 1900. La société Bernina sera riche d’innovation grâce à la reprise des fils Gegauf. En 1945, Bernina lance sa première machine à zig zag portative. Neuf ans plus tard on verra apparaître la première machine avec pied de biche à clipser. En 1971, l’arrivée sur le marche de la machine à commande électrique est une révolution chez Bernina. Le modèle Bernina 830 restera en tête des vente pendant plusieurs années. C’est en 2002 que Bernina se rapproche de l’informatique et lance la première machine avec système d’exploitation Microsoft, elle est dotée d’un écran LCD et capable de lire des CD-ROM avec combinaison de points et motifs de broderie.

Société Brother créée en 1908 par le japonais Kanekichi Yasui, porte d’abord le nom Yasui Szwing Machine Co., spécialisée dans la réparation de machine à coudre. En 1925 les frères Yasui, Masayoski et Jitsuichi héritent de l’entreprise familiale et décident de se lancer dans la production de machine à coudre. Cette dernière sera rebaptisée Yqsui Brother’s Sewing Machine. En 1928 apparaît la première machine à coudre domestique en point de chaînette la « Sho-San-Shiki ». Par la suite, en 1954, des bureaux d’exportation sont créés aux Etats-Unis et en Europe, c’est la création de la Brother International Corporation. A la fin des années 50 la marque s’introduit dans d’autres domaines, électroménager, machine à écrire, machine à laver, ventilateur… et est aussi actuellement présent en force dans le domaine bureautique grâce à ses anciennes machines à écrire devenues des imprimantes, télécopieurs, copieurs laser très perfectionnés.

L’américain Thomas White fonde en 1860 une fabrique de machines à coudre au Massachusetts. La première machine sortie de cette manufacture s’appelait « New England Family Sewing Machine » en 1861. En 1867, Barker le principal vendeur de White le quitte pour s’installer à Orange (Massachusetts) et fonde grâce au savoir acquis la Gold Medal Sewing Machine. Cette compagnie deviendra en 1882 le New Home Sewing Machine Compagny et sera installée à New-York. La société évolue rapidement avec plusieurs modèles de machines, notamment le « New Home » .En 1898, après un incendie des locaux, la compagnie se lance dans la fabrication et vente d’aiguilles pour ses propres machines. Parallèlement, au Japon en 1921 est crée une société au nom de Janome, fabricants de machines à coudre. C’est en 1960 que Janome fait l’acquisition de la compagnie New Home Sewing Machine et crée un centre de recherche et de développement entièrement dédié à la conception de nouveaux modèles. En 1979 Janome sort sa première machine électronique programmable, la « Memory 7 » . En mai 1999, le nom de New Home est abandonné pour ne laisser que Janome. Janome est aujourd’hui au 2nd rang des fabricants de machines à coudre mécaniques.

Toyota a lancé sa division de machines à coudre et à broder au lendemain de la Seconde guerre mondiale. La première de leur machine à coudre « Toyota HA-1 » est crée en 1946 par Kiichiro Toyoda, La marque nippone ne fait pas dans le flamboyant, puisqu’elle propose des machines à coudre sobres, robustes et qui se contentent de proposer les fonctionnalités de base pour les travaux de couture habituels.

 L’histoire de Pfaff a commencé avec un entrepreneur en herbe du côté de Kaiserslautern, un certain Georg Michael Pfaff. Il s’agissait d’un artisan luthier spécialisé dans la fabrication d’instruments de musique à vent. Georg Pfaff . En 1862, il décida de diversifier son activité pour faire face à la concurrence, mais aussi pour saisir les nouvelles opportunités, il se convertira dans la couture en transformant Pfaff en une marque de machine à coudre. Il recrutera des artisans et montera une entreprise spécialisée dans la couture, proposant des machines à coudre certes rudimentaires mais fiables pour les usines de textile et les particuliers fortunés. Il envoie son fils aîné aux Etats-Unis en 1876 pour qu’il s’imprègne des nouvelles technologies présentées à l’Exposition mondiale de l’industrie. Pendant ce séjour de deux ans, le fils Pfaff analyse les usines de fabrication de machines à coudre, de pièces détachées, d’accessoires mais aussi des manuscrits détaillant de nouveaux procédés plus efficients.. Il fait envoyer par bateau des caisses pleines d’outillage, avec notamment des perceuses et des scies universelles. Ce transfert de technologie change le quotidien de la firme allemande qui abandonne la production manuelle et qu’il se lance dans la conception et la fabrication de sa première machine à coudre. De 1880 à 1890, l’entreprise emploie quelque 400 travailleurs. Georg Pfaff junior, le deuxième fils du fondateur, prend la direction de l’entreprise après la mort de son père en 1893. Dans les années 1901 à 1906, la firme Pfaff enrôle plus de 1 000 ouvriers. Les premières machines à coudre industrielles sont fabriquées et vendues en 1907. À partir de 1909, l’entreprise commence à produire des machines pour les particuliers à entraînement par moteur électrique. En 1926, la société employait alors 2 600 personnes et l’usine sortait près de 300 machines à coudre par jour. A partir de 1940, les premières machines à coudre à cames ont également été introduites à cette époque. Nouveau, toutefois, l’introduction de la Pfaff 130, machine à coudre zigzag avec crochet rotatif, conçu par un ingénieur hollandais. Particulièrement adapté pour les tailleurs et à domicile. Jusqu’à environ 1950, de centaines de milliers d’exemplaires de ce modèle sont produits. Aujourd’hui, cette machine est toujours très populaire dans les pays comme le Pakistan et l’Inde, où ces machines sont utilisé pour l’industrie à domicile. Les années 1970 et 1980 sont marquées par le lancement de nouvelles gammes, notamment les modèles Tipmatic et Hobbymatic. En 1997, le groupe Singer/Pfaff est créé par le rachat de 80,5 % des actions par la filiale de Semitech, Singer. Afin d’étendre ses activités en Chine, Pfaff fonde sa propre société à Taicang et reprend toutes les actions de la coentreprise « Shanghai Pfaff-Zoje Machinery Industry Ltd » au milieu des années 2000.

 

 


L’ingénieur espagnol Dr Robert Ramon Casas créa un premier prototype fonctionnel de machine à coudre en 1934. Il émigra en Suisse pour continuer à développer sa machine. Il forma, avec un groupe d’entrepreneurs, une société du nom d’Electrina d’où provient le nom Elna. En 1934, la société suisse Tavaro SA de Genève s’appropria les droits de la machine et engagea ses services. Dès 1940, les premières machines furent produites pour le marché intérieur et eurent un succès immédiat.A noter que de nombreux brevets de Robert Ramon Casas étaient déposés au nom de la société Mefina SA de Binningen en Suisse. Plus tard, cette société déménagea à Fribourg, Suisse. Jusqu’á ce jour les relations exactes qui existaient entre Mefina et Tavaro restent non clarifiées même si les rapports annuels sont archivés chez Tavaro. Avec l’arrivée de la seconde guerre mondiale, l’exportation de la machine ne commença pas avant 1948. L’Elna 1, nom sous lequel elle devint connue, fut la première machine à coudre électrique bras-libre et fut produite jusqu’en 1952. Elle fut ensuite remplacée par la Elna Supermatic, resultat d’un bond technologique spectaculaire. La série Star arriva en 1964 suivie par la première série compacte Lotus en 1968. Tavaro continua le développement de la marque Elna en sortant l’Elnapress en 1973, les machines électroniques en 1978 puis en 1989, les machines « toutes électroniques » dites « computer ». Ceci résultat en des expansions de production successives et une place sur le marché mondial. Durant les années 1990, avec l’explosion des frais de recherche et la diminution des ventes, la société fit faillite et fut vendue en 1995. La marque Elna continua d’être présente sur le marché avec les machines fabriquées en Asie. En août 2006, la Société Janome Sewing Machine Ltd de Toyio au Japon acquit l’ensemble des opérations mondiales de Elna International Corporation SA, Suisse

De nos jours, non seulement les machines à coudre sont électriques mais elles font aussi de plus en plus appel à l’électronique. Ainsi, elles sont dotées de mémoires permettant de piloter des motifs complexes ou de broder des suites de lettres. a Première machine à coudre électronique programmable fut la « Memory 7 » lancée en 1979 par la marque japonaise Janome. En 1992, les premières machines à broder multi-couleurs équipées d’un cercle à broder furent également produites par Janome.

 Principe du fonctionnement

Une machine à coudre comporte plusieurs mécanismes. Un volant que l’ on peut actionner à la main et qui existe sur toutes les machines entraîne les différents mécanismes :

    • Un premier mécanisme fait rentrer et sortir l’ aiguille du tissu

    • Un deuxième mécanisme « donne  » du fil au moment où la boucle doit s’ agrandir, puis tend le fil pour former le point

    • Un mécanisme fait passer la bobine inférieure (la canette) à travers la boucle, en l’ agrandissant

    • Un mécanisme presse le tissu contre le plateau de la machine pour que la boucle se forme, et aussi que le tissu soit entraîné par les griffes

    • Un mécanisme entraîne le tissu à l’ aide de griffes d’ un longueur de point lorsque le point précédent est formé. (et l’ aiguille sortie). Il fait sortir des griffes au moment voulu.

    • Un dispositif permet de régler la tension du fil supérieur

    • Un mécanisme permet de relever le pied de biche et relâcher la tension du fil supérieur pour pouvoir sortir l’ ouvrage sans casser l’ aiguille

    • Accessoirement, un mécanisme permet à la machine de faire le point zigzag et d’autres plus compliqués, mais aussi agit sur le mécanisme des griffes pour faire des points « stretch »

    • Enfin un dernier mécanisme permet de bobiner des canettes.

       

     Machine à coudre manuelle de 1906

  Machine à coudre Peugeot de 1870 d’un artisan tailleur



Sources :

    • www.machines-animees.fr
    • https://www.contrado.fr/blog/histoire-de-la-machine-a-coudre
    • https://gallica.bnf.fr/blog/16032017/histoire-de-la-machine-coudre
    • https://fr.matri.eu/Geschiedenis
    • https://www.coutureo.fr/content/66-l-histoire-de-la-machine-a-coudre

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