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Un cimentier, ou producteur de ciment, est un industriel spécialisé dans la fabrication du ciment. Il s’agit d’une industrie stratégique, à la source d’une matière première importante dans le secteur de la construction, servant notamment dans la fabrication du béton.
Qu’est ce que le ciment ?
Le ciment est une poudre minérale fine obtenue au terme d’un processus de fabrication très précis, principal composant du béton, auquel il confère un certain nombre de propriétés, et notamment sa résistance. Mélangée à de l’eau, cette poudre forme une pâte qui se fige et durcit, même sous l’eau.
Selon la composition et la finesse de la poudre, les propriétés du ciment ne sont pas les mêmes.
Il s’agit d’un matériau de construction de haute qualité, économique, utilisé dans les projets de construction du monde entier.
Le ciment est obtenu par broyage et cuisson à 1 450°C, d’un mélange de calcaire et d’argile. Appelé clinker, ce matériau granulaire est pour l’essentiel une combinaison de chaux, de silice, d’alumine et d’oxyde de fer.
Le premier cimentier est Vicat, Joseph Vicat créant sa société de fabrication de ciment à Vif (38) en 1853.
Au début du XXIe siècle, le secteur des cimentiers fait l’objet de grandes fusions. En 2014, le premier producteur mondial de ciment, le français Lafarge et le suisse Holcim fusionnent et donnent naissance à un nouveau géant, Lafarge-Holcim. Dans une démarche similaire, Heidelberg-Cement rachète Italcementi en 2015.
Fours biberons
Vicat
La Société des Ciments Vicat est une entreprise cimentière fondée par Joseph Vicat, fils de Louis Vicat, en 1853 à Vif (Isère), aujourd’hui cotée en bourse mais dont le capital est toujours contrôlé par la famille Merceron-Vicat.
Louis Vicat
La société Vicat a toujours eu une importante activité de recherche et, maîtrisant les processus de fabrication, elle s’est spécialisée dans les travaux importants avec des ciments de haute technicité comme le Double Artificiel Vicat élaboré en 1857.
Son activité s’est développée en France par intégration verticale puis à l’étranger par acquisitions et, plus récemment par construction d’usines greenfield.
Elle est aujourd’hui présente en France (numéro trois du marché derrière Lafarge et Ciments français/Italcementi), en Suisse (numéro deux du marché), aux États-Unis, en Turquie, en Italie, en Égypte, au Sénégal, au Mali, en Mauritanie, au Kazakhstan et en Inde.
Le groupe Vicat a fabriqué, en 2007, quatorze millions de tonnes de ciment. Son activité d’incinération de déchets permet d’éviter des mises en décharge de déchets.
Joseph Vicat
Des inventions à l’entreprise familiale
Après la « redécouverte » du ciment artificiel par Louis Vicat au début du XIXe siècle, ce dernier donne naissance à un groupe cimentier aujourd’hui présent dans 11 pays. Voici les faits et dates qui ont marqués l’histoire du groupe Vicat.
En 1817, les principes d’hydraulicité des liants (chaux et ciment naturel prompt) sont découverts par Louis Vicat. En 1836, des éléments constitutifs des ciments à forte résistance (ciments Portland actuels) sont découverts : la cuisson à 1450 °C et le clinker.
En 1853, Joseph Vicat, fils de Louis crée une cimenterie industrielle à Genevrey-de-Vif (Isère).
En 1857, le fils de Louis Vicat met en œuvre dans cette cimenterie la méthode dite de double cuisson, dont il est l’inventeur. La saga Vicat est lancée…
En 1875, la société Vicat créé l’usine de ciment prompt naturel à La Pérelle en Isère.
En 1907, un « syndicat libre » est fondé en Isère avec la participation de Solange Merceron-Vicat, membre de la Ligue iséroise des femmes françaises pour la défense des jaunes.(Cette forme de syndicalisme (constitué en opposition aux syndicats « rouges », c’est-à-dire socialistes ou communistes) refuse certains modes d’action comme la grève et l’affrontement avec le patronat.)
En 1909, La société Vicat rachète les ciments Berthelot à Vif.
En 1922, le groupe Vicat ouvre à Montalieu (Isère) et à La Grave de Peille (Alpes-Maritimes) les deux plus grandes cimenteries de France.
Dans la tourmente
En octobre 1936, ses usines de l’Isère sont occupées par les grévistes.
En 1941 et 1942, les bénéfices sont supérieurs à ceux de 1940 et l’entreprise renoue avec les dividendes, après la crise de la fin des années 1930.
Sous l’Occupation, l’entreprise est dirigée par Joseph Merceron-Vicat. Ce dernier est nommé membre du Conseil national instauré par Vichy. Il y propose un « Schéma d’organisation corporative » conforme à la Révolution nationale.
De 1940 à 1944, comme celle de tous les autres cimentiers, son activité est tirée par les travaux de reconstruction, l’organisation des ouvrages bétonnés effectués par l’organisation Todt et la réparation des destructions effectuées tant par les Allemands que par les Alliés dans les combats de la Libération.
Le 8 août 1944, le cours des valeurs Ciments Vicat est passé à 5 350 F (contre 270 F au 1er janvier 1939) soit un coefficient de hausse de 19,81.
De 1960 à 1972, Vicat concentre son industrie cimentière en France
En 1965, une vague de rstructuration intense parcourt le secteur, le groupe Vicat n’est pas en reste et en 1970 fusionne avec les Ciments de Voreppe et Bouvesse-Quirieu, Ciments Chiron, etc. En 1969, le groupe Vicat acquiert les ciments de Xeuilley au groupe Heidelberg en échange d’actions Vicat. En 1972, absorption des Ciments Chiron Pont-à-Vendin
En 1974, le premier investissement aux États-Unis (le premier marché mondial) est effectué avec l’achat de la cimenterie de Ragland en Alabama. En 1975, le groupe Vicat acquiert des Ciments de la Porte de France à Grenoble et Saint-Égrève.
En 1987, un nouvel investissement est effectué aux États-Unis via le rachat de la cimenterie de Lebec, près de Los Angeles en Californie.
De 1984 à1990 Développement de l’activité Béton et Granulats en France
Acquisition de SATM et de nombreuses sociétés dans le béton et les granulats pour constituer un réseau en Île-de-France, Centre, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Durant la période 1991-2010 Poursuite du développement international par des acquisitions
En 1991, le groupe Vicat arrive en Turquie par le rachat des cimenteries de Konya Çimento en Anatolie centrale et en 1994 de Baştaş Başkent Çimento près d’Ankara.
En 1999, Vicat acquiert Sococim à Rufisque, près de Dakar, au Sénégal, permettant de profiter et de développer ses parts de marché dans les pays voisins.
En 2001, Vicat acquiert le groupe Vigier en Suisse et ses filiales de préfabrication béton.
En 2003, Vicat acquiert Cementi Centro Sud sur la côte sud-ouest de la Sardaigne et prend une participation dans Sinaï Cement Company en Égypte.
2004 : Ciments et Matériaux du Mali au Mali
2006 : Lancement du plan Performance 2010, initié par Jacques Merceron-Vicat, Président-directeur général du Groupe. Objectif : augmenter les capacités de production de ciment de 50% d’ici à fin 2010
2007 : Jambyl Cement Production Company au Kazakhstan
En 2008, Vicat acquiert BSA Ciment en Mauritanie
En 2008, la société est dirigée par Jacques Merceron-Vicat, président du conseil d’administration et du comité de direction, par Guy Sidos, directeur général et par Jean-Michel Allard, directeur général adjoint
Toutes ces acquisitions ainsi qu’une politique d’accroissement des capacités de productions internes ont fait passer la production de deux millions de tonnes de ciments en 1965 à plus de vingt millions de tonnes en 2009. Soit un accroissement annuel continu de 18 % des capacités de production sur la période considérée.
2009 : Vicat Sagar Cement Private Limited dans l’Etat du Karnataka en Inde
2009 : Lancement du plan d’économies Performance +, en complément du plan Performance 2010.
Buts : améliorer la productivité, développer les combustibles de substitution, réduire les frais généraux et reporter les investissements non stratégiques
2010 : Développement en Inde : le Groupe a poursuivi la mise en œuvre du projet Vicat Sagar et a acquis 51% de Bharathi Cement Company Limited dans l’Etat de l’Andhra Pradesh en Inde. Mise en service de l’usine de Jambyl Cement d’une capacité de 1,1 million de tonnes au Kazakhstan
2012 : Démarrage en Inde de l’usine de Vicat Sagar Cement dans le nord du Karnataka.
Présence du groupe dans le monde
Ciment artificiel: sa capacité de production de ciment est de 30 millions de tonnes.
Granulats :Matériaux naturels, les granulats sont utilisés comme matières premières pour la construction durable
Bétons décoratifs, auto-plaçants, de voirie, architectoniques, d’ouvrage…
Produits de second œuvre :VPI conçoit, fabrique et commercialise une gamme complète de colles minérales, enduits, mortiers industriels pour les professionnels du bâtiment, les entreprises de génie civil et les particuliers.
Additions minérales :additions techniques pour le béton
Préfabrication : Creabeton Matériaux fabrique des produits en béton pour le bâtiment, le génie civil et la construction de routes, l’aménagement extérieur et les espaces publics, ainsi que des produits sur mesure
Ingénierie – contrôle et qualité :Sigma Béton est un centre technique spécialisé dans les études, essais et contrôles de tous types de ciments, granulats et bétons
Grands travaux : SATM Grands Travaux intervient sur les grands chantiers
Pompage : Delta Pompage offre des prestations de pompage de béton
Transport : SATM Transport est un logisticien du transport spécialisé
Emballage papier : Les Papeteries de Vizille produisent et commercialisent différentes gammes de papiers (sécurité, alimentaire, édition, luxe, …) et de sacs krafts.
2 458 M€ de chiffre d’affaires en 2015
143 M€ de résultat net consolidé
7 852 collaborateurs dont 5 400 hors de France
3 métiers : Ciment, Béton et Granulats
11 pays d’implantation
L’outil industriel :
15 cimenteries : 5 en France à Xeuilley, Crechy, Montalieu, Saint-Egrève, La Grave de Peille, 2 aux États-Unis, 2 en Turquie, 1 au Sénégal, 1 en Suisse, 1 en Égypte, 1 au Kazakhstan, 2 en Inde
5 centres de broyage
232 centrales à béton
67 carrières de granulats
Répartition des volumes vendus en 2015 :
19,8 millions de tonnes de ciment vendues
8,5 millions de m3 de béton vendus
20,9 millions de tonnes de granulats vendues
Répartition du chiffre d’affaires opérationnel 2015 :
53% du chiffre d’affaires réalisés dans l’activité Ciment
33% du chiffre d’affaires réalisés dans l’activité Béton et Granulats
14% du chiffre d’affaires réalisés dans l’activité Autres Produits et Services
Louis Vicat
- 31 mars 1786 : naissance de Louis-Joseph Vicat à Nevers
- 1804 : Louis Vicat entre à l’école Polytechnique puis à l’école des Ponts et Chaussées
1812-1822 : Jeune diplômé de Polytechnique et des Ponts et Chaussées, Louis Vicat se voit, en 1812, confier la construction d’un pont sur la Dordogne , rivière torrentielle nécessitant la mise en œuvre de procédés particuliers. Motivé par ce pari – la réalisation d’un ouvrage solide à bas coût -, le jeune ingénieur qu’est Louis Vicat se consacre entièrement à ses travaux : ils le conduisent, en 1817, à la découverte des principes de fabrication des chaux et ciments artificiels . Le Pont de Souillac devient ainsi le premier pont bâti avec une chaux hydraulique artificielle.
- 1817 : Louis Vicat découvre le ciment artificiel
- 1818 : A peine âgé de 32 ans, Louis Vicat est un ingénieur passionné et acharné. Il présente ses travaux devant un jury composé d’éminents savants, puis à l’Académie des Sciences qui, le 16 février 1818, valide officiellement ses découvertes sur les chaux et ciments artificiels. Louis Vicat, « préférant la gloire d’être utile à celle d’être riche », selon l’expression du baron Thénard, admirateur de ses travaux et de leurs formidables conséquences, choisit de livrer au monde le fruit de ses recherches sans en attendre de contrepartie financière : il ne prend pas de brevet. Cela permit en revanche à Joseph Aspdin, entrepreneur britannique, de déposer un brevet sur la base du procédé de fabrication énoncé par Louis Vicat en 1818 pour un produit qu’il nomme commercialement : Ciment « Portland ».
- 1845 : Une récompense nationale de 6 000 francs est octroyée à l’Ingénieur par le Gouvernement. Louis Vicat a offert son invention au monde sans prendre de brevet, ses contemporains estiment lui être redevables.
- 11 janvier 1853 : Louis Vicat est nommé Inspecteur Général honoraire des Ponts et Chaussées. La même année, son fils, Joseph Vicat, fonde les cimenteries Vicat.
- 1855 : Louis Vicat et son fils fabriquent un pont au Jardin des plantes de Grenoble , premier ouvrage en béton coulé au monde.
- 10 avril 1861 : Décès de Louis Vicat à Grenoble
Premier pont réalisé en béton coulé par Joseph et Louis Vicat, au Jardin des plantes de Grenoble, en 1855.
Près de 200 ans plus tard, la découverte de Louis Vicat demeure le socle sur lequel se développent les plus récents progrès en matière de liants hydrauliques .
Silo Vicat – Aouste sur Sye (26)
Le site Vicat d’Aouste sur Sye (26) fermera définitivement en 1991 et démoli à partir de décembre 2013
Usine de Montalieu
Lafarge
1749. – A cette époque, Claude Pavin dont la famille est d’origine poitevine, Conseiller au Parlement de Grenoble, achète le fief de Lafarge, qui se trouve au nord de Viviers. Ce fief appartenait à Aymard de Monteil. La branche cadette des Pavin unira à son nom patronymique le nom de ce fief selon une coutume ancienne. En 1793, un four à chaux et la montagne en dépendant sont achetés par la famille.
1833. – C’est la date officielle retenue pour la création de l’usine Lafarge entre Viviers et le Teil au lieu-dit « Lafarge », qui signifie « la forge ». Pourtant, un chaufournier qui travaille seul, exploite déjà, depuis quelques années, un gisement de pierres calcaires de la montagne Saint Victor. Là, il fabrique de la chaux destinée à la construction. Il verse en échange du droit d’exploitation 300 F par an au propriétaire Joseph Auguste Pavin de Lafarge, du Pavin de Lafarge. Celui-ci va, en 1830, entreprendre de mettre en valeur le gisement calcaire. Deux fours sont construits. L’aventure du n°1 mondial des matériaux de construction prend naissance.
Joseph-Auguste Pavin de Lafarge commence l’exploitation régulière des carrières de calcaire. Il bénéficie de 2 atouts, d’ordre géologique et géographique : la chaux du Teil est d’excellente qualité et peut remplacer les mortiers. Et le Rhône facilite grandement l’acheminement des produits.
Ses 2 fils, Édouard et Léon, développent la société familiale, qui, dès 1848, prend le nom de « Lafarge frères ».
En 1833, Léon, fils de Joseph Auguste, officier démissionnaire, vient succéder à son père. 3 nouveaux fours sont construits et Léon donne l’impulsion décisive et développe ce qui n’était jusqu’alors qu’une petite affaire familiale.
1839. – Edouard, le jeune frère vient seconder Léon. Edouard a du génie. Un procédé est mis au point pour éteindre la chaux vive qui était très dangereuse à transporter. La chaux pourra désormais être transportée dans des sacs de toile de chanvre. En 1848, la société s’appelle Lafarge Frères. La chaux se vend pour la construction des ponts sur le Rhône, pour le port de Marseille, de Toulon, d’Alger… pour le P.L.M.
1850 – 300 employés
1862. – Vingt fours et 50 000 tonnes par an. Edouard de Lafarge comprend que l’avenir de l’usine passe par l’exportation. Son plus beau “coup” : 120 000 tonnes de chaux vendues pour la construction du canal de Suez. La famille de Lafarge possède plusieurs châteaux près de l’usine ou à Viviers
1864 – 1er chantier d’envergure : le canal de Suez
Lafarge remporte « le contrat du siècle », en Égypte !
La construction des jetées du canal de Suez nécessite 200 000 tonnes de chaux hydraulique, livrées en barils de bois. Malgré une capacité de production encore limitée (20 fours produisant 50 000 tonnes par an) Lafarge relève cet immense défi. 110 000 tonnes de chaux produites.
Le canal sera inauguré le 17 novembre 1869 et permet de relier la mer Méditerranée à la mer Rouge.
1866 – Implantation en Algérie et développement en Afrique du Nord
Le contrat du canal de Suez, 1er succès dans le Bassin méditerranéen, sera le prélude d’une expansion commerciale à Marseille, Sète, Tunis et Alger, où Lafarge ouvre des agences.
Le Groupe devient quelques années plus tard le 1er producteur de ciment Portland en Algérie. L’aventure méditerranéenne commence !
1870. – Trente-sept fours et 80 000 tonnes par an.
1880 – La Cité Blanche, du nom de l’épouse d’Albert de Lafarge, morte prématurément, est construite le long du Rhône pour loger les ouvriers. Là, ils disposent de jeux et d’une buvette. Les maisons des contremaîtres sont plus hautes. Plus tard, une nouvelle cité sera construite de même que l’église qui remplacera la chapelle qui trônait au beau milieu de l’usine. Des écoles religieuses, un hôpital, des magasins complètent la cité ouvrière…
Une caisse de secours est créée. Alimentée par les ouvriers qui versent une cotisation mensuelle et par l’usine qui verse aussi sa part. Cette caisse, assure les secours aux ouvriers malades ou blessés, verse des pensions aux ouvriers âgés ou infirmes, participe à des primes de mariage, de naissance, … Toutes ces avancées sociales font la renommée des propriétaires des usines de Lafarge. Les ouvriers forment de véritables dynasties, les enfants succédant aux parents, parfois sur plusieurs générations. La société y pratique un « paternalisme théocratique »
1887– Création du 1er laboratoire mondial de recherche spécialisé dans le ciment
Fort de ses succès commerciaux, Lafarge ouvre un laboratoire de recherche près du Teil (France), le 1er au monde spécialisé dans le ciment. Ce laboratoire sera le creuset de percées technologiques majeures grâce à des scientifiques de renom : Jules Bied, inventeur du « fondu » en 1908, Henry Le Chatelier et son travail sur l’hydratation par cristallisation, Etienne Rengade qui résolut le problème de l’hydrolyse en 1933.
Encore de nos jours, Lafarge sait s’entourer d’équipes de recherche aux compétences exceptionnelles. Essais physiques, chimiques et mécaniques : Lafarge s’impose comme le leader des matériaux de construction et répond toujours mieux aux besoins de ses clients.
1889 – Une politique sociale récompensée à l’Exposition universelle
Dès ses débuts, Lafarge prête attention aux conditions de travail et de vie des ouvriers et investit dans de nombreux équipements : dortoirs, cantines, hôpitaux, écoles, maisons et jardins ouvriers à loyer modéré…
La politique sociale du Groupe est récompensée en 1889 par la médaille d’Or de l’Exposition universelle, section économie sociale. Lafarge se verra attribuer la même récompense en 1900.
De nos jours, cette politique sociale à l’égard des salariés et de l’ensemble des communautés locales perdure : formation au métier de maçon, gestion de dispensaires mobiles, lutte contre le paludisme et le Sida, programme de logements pour les plus démunis, etc.
En 1900 : 1200 employés.
1899 – 1906 – Élaboration de la « technique d’extinction au cylindre tournant »
Les équipes de Lafarge mettent au point la « technique d’extinction au cylindre tournant », innovation à l’origine de la chaux blanche, de la chaux maritime et du ciment extra-blanc.
Les 1ers édifices réalisés avec ces produits Lafarge sont l’immeuble de la Bourse de New-York à Wall Street (en pierres de taille jointoyées au ciment blanc) ainsi que des ouvrages en Méditerranée, tels que la jetée de Venise, le port d’Alger et le canal de Corinthe…
1908 – Le Ciment Fondu®, pour résister aux agressions et aux hautes températures
Jules Bied, directeur du Laboratoire de Recherche de Lafarge, dépose un brevet sur le Ciment Fondu® obtenu par fusion de calcaire et de bauxite.
Il acquiert une grande renommée, grâce à ses nombreuses propriétés : rapidité de durcissement, résistance aux corrosions et aux hautes températures, etc.
Il sera utilisé pour de nombreuses applications : métro souterrain parisien, plates-formes pétrolières, équipement des grands sidérurgistes mondiaux et, plus récemment, pas de tir de la fusée Ariane à Kourou.
Ce matériau est à l’origine de nombreux produits innovants, comme les mortiers spéciaux ou les bétons réfractaires.
Vers la fin du XIXème siècle, la Société Lafarge se lance dans le rachat de sociétés de chaux et ciment de la Vallée du Rhône (Meysse, le Teil, Cruas) et ensuite aux quatre coins de la France
Les progrès s’accélèrent. Dans le nouveau laboratoire mis en place, nouvelle étape, avec la naissance d’un ciment qui deviendra le fameux Portland. Avec l’électricité et le gaz qui font leur apparition, des cuissons à haute température permettent la naissance du ciment extra-blanc puis du Superblanc.
En 1909, il existait 55 fours, non compris les fours à gaz. Ces fours traditionnels, les fours droits, étaient chargés par l’ouverture du haut, dite gueulard. Le chargement se faisait par couches alternées : un wagonnet de calcaire et un de charbon maigre (environ 125 kg). On fermait le gueulard le dimanche et lorsque le mauvais temps contraignait à l’arrêt du travail; pour cela on posait sur l’ouverture un couvercle de tôle en forme de calotte . La chaux vive était retirée par les ouvertures ménagées au bas des fours. Les ouvertures des anciens fours se voient toujours, alignées le long de la route nationale. Des fours droits fonctionnent encore à l’usine Lafarge de Cruas.
1912 – On installe le premier four rotatif
1919 – l’activité est transformée en société anonyme sous le nom de « Société anonyme des chaux et ciments de Lafarge et du Teil ». .
1921 – 1er brevet sur le ciment blanc : Une découverte signée Lafarge
Son principe de fabrication repose sur le remplacement de l’argile par du kaolin, dépourvu d’oxyde de fer. Le ciment blanc offre donc les mêmes propriétés qu’un ciment gris comparable, mais présente de nouvelles qualités esthétiques. Le ciment blanc est toujours utilisé, par exemple par l’architecte Santiago Calatrava pour la gare TGV de Lyon Saint-Exupéry, en France (1994).
Dix ans plus tard, en 1932, Lafarge lancera le SuperBlanc, utilisé dès 1936 à Rio de Janeiro, au Brésil, par Le Corbusier pour les façades du ministère de l’Éducation nationale et de la Santé.
1926 – une filiale en Angleterre, la « Lafarge Aluminous Cement »
1930 – Première réhabilitation de carrière à Draveil (France)
Lafarge est conscient depuis longtemps de l’impact de ses activités d’extraction sur l’environnement. En 1930, le Groupe réhabilite pour la 1ère fois l’une de ses carrières.
Aujourd’hui, le Groupe anticipe désormais la future réhabilitation de chacun de ses sites avant même leur exploitation. Une étude d’impact environnemental, menée en amont, permet de prendre toutes les mesures nécessaires au respect de l’environnement, de la biodiversité et des communautés locales.
Près de 90 % des carrières de granulats sont dotées d’un plan de réhabilitation qui leur permet d’avoir une seconde vie !
1931 – Diversification dans le plâtre : production de poudre de plâtre
Le Groupe achète « Gypses et Plâtres de France », une société du sud de la France, qui possède des carrières de gypse.
Grâce à cette acquisition Lafarge fait son entrée sur un marché prometteur, dont il deviendra plus tard le n°3 mondial.
A cette période, l’un des produits commercialisés par le Groupe s’appelle « Éléphant blanc », en référence à une mode en vigueur à l’époque : la mode des amulettes à l’effigie d’un éléphant.
1936. – Lafarge est aussi touchée par les grèves. Les revendications sociales arrêtent le travail pendant plusieurs jours. Lafarge doit concéder des augmentations de salaires et l’implantation d’un puissant syndicat CGT. Parallèlement, Henry de Lafarge est battu dans son fief de Viviers au Conseil Général par le Député socialiste Edouard Froment. Début 1938, une nouvelle grève, très dure, sera sévèrement réprimée par la direction qui tient sa revanche. Les meneurs sont renvoyés.
Grève en 1936 aux usines Lafarge du Teil
En 1941 : 1000 employés
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les usines dans la zone occupée pratiquent une collaboration neutre ou tactique alors que certains dirigeants d’usines dans la zone libre (où Lafarge a replié son siège social à Viviers) collaborent avec zèle pour la construction du Mur de l’Atlantique. À la libération, le Comité départemental de libération de l’Ardèche préconise sa mise sous séquestre, qui est effective de septembre 1944 à avril 1947 et va de pair avec une autogestion ouvrière. Robert Lacoste, ministre à la Production industrielle dans le gouvernement provisoire du général de Gaulle, appuie le recours en Conseil d’État contre le séquestre. Pendant 30 mois, l’usine est placée sous le contrôle de l’état. L’arrêt du 28 mars 1947 lève la séquestration, et des projets de loi de nationalisation n’aboutissent pas.
1947 – Premier cimentier de France et d’Afrique du Nord
Pendant toute la 1ère partie du XXème siècle, la société des chaux et des ciments de Lafarge continue à se développer, par concentration verticale, en rachetant des sociétés dans la France entière. Résultat : après la Seconde Guerre mondiale, Lafarge s’affirme comme le 1er cimentier de France et d’Afrique du Nord.
Symbole de cette mutation, le transfert du siège de Viviers (Ardèche) vers Paris a lieu en 1947.
Le développement à l’international s’amplifie, tandis qu’avec les besoins croissants de matériaux de construction, la production double en 10 ans !
1950 – L’usine se modernise : concasseur mécanique (la casse était jusque là faite à la main par les ouvriers), premiers camions et chargeurs, abandon de tous les fours droits…
1956 – Première cimenterie en Amérique du Nord et création de Lafarge Cement of North America (LCNA)
Lafarge construit sa 1ère cimenterie nord-américaine, dans l’ouest canadien, à Richmond. Il s’agit là d’une initiative audacieuse pour l’époque, à 10 000 km et 24 heures d’avion de la France !
Lafarge acquerra par la suite (1960) les bétonniers Deeks-Mc Bride et Anglo-Canadian, mettant en place son activité de béton prêt à l’emploi, avec ses propres camions toupie. Puis ce sera, en 1965, la construction d’une cimenterie à Saint-Constant, au Québec.
Le Groupe connaît alors un essor sans précédent : à la fin des années 1960, c’est le 3ème cimentier du Canada, avec une capacité de production annuelle de 900 000 tonnes.
1959 – Première implantation au Brésil
Lafarge entre au capital du brésilien Cominci. La cimenterie de Matozinhos, construite la même année, sera la 1ère du Groupe dans le pays.
L’usine est à l’origine du célèbre produit « Campeâo ». Celui-ci, par son logo et son packaging, est un clin d’œil à l’équipe du Brésil qui vient de remporter 1 an plus tôt la Coupe du Monde de football.
1960 – 900 personnes produisent 450 000 tonnes de ciment.
1970 – Création de Canada Cement Ltd. (CCL), qui devient le 1er cimentier du pays
Lafarge Cement of North America (LCNA), créé en 1956, fusionne avec le plus grand producteur de ciment au Canada, la société Canada Cement Company, créée en 1909.
La nouvelle entité prend le nom de Canada Cement Lafarge Ltd. (CCL). Avec ses 11 usines, CCL devient le plus important producteur de ciment du Canada.
1971 – Accord avec le ministre français de l’Environnement sur les émissions de poussière
Dès 1971, Lafarge réduit activement les émissions de poussière émises par ses cimenteries.
Plus tard, le Groupe ne se contentera pas de respecter les réglementations : les usines améliorent constamment leurs équipements et leurs procédés (filtres à la sortie des cheminées, développement de nouvelles technologies…).
Lancé en 2007, le programme Ambitions Développement Durable 2012 fixe un objectif ambitieux : atteindre une réduction de 30 % des émissions de poussière d’ici 2012 au niveau mondial.
1972 – Mise au point des superplastifiants – Modernisation du Groupe
Suite au 1er choc pétrolier, le Groupe se réorganise et la holding Lafarge est créée. Lafarge modernise ses usines et améliore les processus de production. Nouveau mode de management, rationalisation de l’outil industriel… Le Groupe met le cap sur la croissance !
Les équipes R&D de Lafarge élaborent des adjuvants réducteurs d’eau, aussi appelés « superplastifiants », qui permettent de fluidifier le béton sans ajout d’eau. Une innovation majeure, qui permettra, 30 ans plus tard, la mise au point d’Agilia®, un béton auto-nivelant et auto-plaçant.
1974 – Début de l’utilisation des déchets industriels comme combustibles de substitution
Dès les années 1970, dans un contexte de flambée des prix du pétrole, Lafarge comprend l’intérêt de la valorisation des déchets industriels ou agricoles (cosses de café, balles de riz, pneus, solvants, farines animales, etc.).
Cette pratique d’écologie industrielle permet de réduire, en toute sécurité, l’utilisation d’énergies fossiles, de diversifier les sources d’énergie et de rendre service à la collectivité en recyclant des déchets. Elle permet également d’émettre moins de CO2 alors que 5 % des émissions mondiales sont générées par l’industrie du ciment.
Le Groupe trouve donc le moyen de concilier ses impératifs de production et la préservation de l’environnement.
1977 – Publication des Principes d’action du Groupe
Olivier Lecerf, Président de Lafarge de 1974 à 1989, affirme à l’époque : « Nous essayons de pratiquer le pouvoir de service, par opposition au pouvoir de domination… La véritable légitimité du dirigeant réside dans sa capacité à servir. » Les racines humanistes du Groupe ont inspiré ses Principes d’action en 1977. Objectifs ? Créer un socle de valeurs et d’engagements communs à tous les collaborateurs, grâce :
à une vision : devenir le leader incontesté du secteur,
à des engagements envers les parties prenantes : clients, actionnaires, communautés locales,
au Lafarge Way : un code de conduite tourné vers la réussite de chacun, au sein d’une organisation multi-locale.
1980 – Lafarge n°1 du ciment en Amérique du Nord – Mise au point des bétons à hautes performances
La même année :
Le nouveau Groupe Lafarge Coppée, né de la fusion entre Lafarge et Coppée, devient le n°1 mondial du ciment en Amérique du Nord et voit ses effectifs passer de 12 000 à 17 000. L’année suivante, Lafarge consolidera ses positions en Amérique du Nord avec l’acquisition de la majorité du capital de General Portland, 3ème cimentier mondial.
La recherche menée par Lafarge révolutionne le monde de l’architecture : les bétons à hautes performances (BHP) font leur apparition. D’une résistance exceptionnelle, ils permettent la réalisation d’ouvrages d’art toujours plus fins, plus élancés et plus durables.
1985 – Premières implantations au Cameroun puis en Afrique sub-saharienne
Le Cameroun est le 1er pays d’Afrique sub-saharienne où s’implante Lafarge, en 1985. Suivront ensuite le Kenya (en 1989), l’Afrique du Sud (en 1998), l’Ouganda et le Bénin (en 1999), le Zimbabwe, la Tanzanie, le Malawi, le Nigéria et la Zambie (2001).
Les activités de Lafarge s’étendent aujourd’hui dans 10 pays de l’Afrique sub-saharienne.
La croissance du Groupe est intimement liée à l’urbanisation des pays en développement, à leurs besoins en infrastructures et en logements. Aussi Lafarge met-il l’accent sur le développement des capacités de production dans l’ensemble des pays émergents.
1989 – Acquisition de Cementia : nouvelles implantations en Europe et en Afrique de l’Est
En achetant le groupe suisse Cementia, Lafarge acquiert de prestigieuses unités :
Asland, le n°1 en Espagne,
Perlmooser, le n°1 en Autriche créé un siècle plus tôt,
Bamburi, le n°1 au Kenya,
Semen Andalas en Indonésie,
ainsi que trois cimenteries aux États-Unis…
1990 – Implantations en Allemagne de l’Est – Le 1er laboratoire mondial de recherche dans les matériaux de construction
La même année :
Lafarge passe des accords avec le cimentier est-allemand Karsdorfer Zement dont la capacité est de près de 50% de la production française ! Le Groupe poursuivra son expansion en Europe de l’Est et accompagnera ses acquisitions d’importants programmes de modernisation et de formation.
La R&D se réorganise et le centre de recherche est créé à l’Isle-d’Abeau près de Lyon (France). C’est le 1er laboratoire au monde spécialisé dans le domaine des matériaux de construction ! Vivier de haute technologie, il regroupe une équipe internationale de techniciens et de chercheurs à l’origine de centaines de brevets déposés dans le monde entier.
Années 90 – 170 personnes produisent 1 million de tonnes.
1994 – Première implantation et percée en Chine
Le Groupe acquiert sa 1ère cimenterie en Chine, à Huabei, prélude à de nombreux investissements dans le pays :
L’Activité Plâtre se développera en 1996 puis créera une joint-venture avec la société Boral (2000).
La construction, en 2002, de la cimenterie de Dujiangyan (Sichuan), à la pointe de la technologie et des standards environnementaux, sera suivie par la création d’une 2nde ligne en 2005,
En 2002, le Groupe achète 70 % du capital de la cimenterie de Chongqing (Sichuan), plus grande ville du monde.
Le Groupe poursuit donc sa stratégie d’implantation sur ce marché dynamique, caractérisé par une très forte croissance de la demande en matériaux de construction.
1995 – Le développement durable au cœur des Activités du Groupe
La même année :
Lafarge met en place ses 1ères initiatives de recyclage : des déchets sont réutilisés comme combustibles ou matériaux de substitution dans tous les sites industriels où c’est techniquement possible, en toute sécurité.
Lafarge est membre fondateur du WBCSD (Conseil mondial des entreprises pour le développement durable) et encourage la construction de bâtiments respectueux de l’homme et de l’environnement.
Le Groupe publie sa politique Environnement et s’engage de manière transparente sur la préservation des sites qu’il exploite.
Lafarge lance son 1er plan d’actionnariat salarié. Objectif : impliquer les collaborateurs et les associer aux succès du Groupe. Une opération renouvelée plusieurs fois depuis et qui connaît un succès croissant.
1997 – Acquisition de Redland : un nouveau portefeuille d’Activités, un renforcement de positions
L’acquisition du groupe anglais Redland permet à Lafarge de renforcer ses positions dans les Granulats & Béton, de devenir le leader des matériaux de construction en Amérique du Nord et d’entrer sur le marché de la Toiture :
Lafarge créé l’Activité Granulats & Béton et renforce considérablement ses positions dans les bétons, les granulats et les produits pour la route, essentiellement en France, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Canada.
Lafarge crée l’Activité Toiture, n°1 mondial sur ce marché. L’Activité est alors présente en Amérique (États-Unis, Mexique, Brésil, Argentine), en Asie (Japon, Chine, Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Inde) et en Afrique du Sud.
1998 – Premières implantations en Inde et en Corée du Sud
Poursuivant sa stratégie d’expansion en Asie, Lafarge acquiert 2 usines de plaques de plâtre en Corée du Sud, près de la ville de Pusan. Le marché sud-coréen de la plaque de plâtre est le 2ème de la région et offre de bonnes perspectives de croissance.
Lafarge fait également son entrée sur le marché indien du ciment, en rachetant la division ciment de TISCO (Tata Iron & Steel Company Ltd), 1er sidérurgiste indien. Cette acquisition lui permet de bénéficier de bonnes positions sur les marchés du Bengale occidental et d’un outil industriel performant (1 cimenterie et 1 station de broyage).
2000 – Une année charnière : acquisitions, lancements de produits innovants et partenariats
La même année :
Le Groupe s’engage dans la lutte contre le Sida en Afrique sub-saharienne : dépistage gratuit, traitements anti rétroviraux, formation, etc. pour les salariés et leur famille.
Lafarge et le WWF signent un partenariat environnemental pour 5 ans. Une première entre un industriel et la plus grande organisation mondiale de protection de l’environnement !
Le Groupe fait son entrée dans le Dow Jones Sustainability Index, l’indice mondial des sociétés les plus avancées en matière de développement durable.
Lafarge devient l’un des 1ers producteurs de granulats en Amérique du Nord, grâce à la fusion de ses Activités de granulats avec celles de Warren Paving & Materials Group.
Lafarge et Boral signent un accord de joint-venture et deviennent leader du plâtre dans plusieurs pays d’Asie.
2 nouveaux produits à très forte valeur ajoutée pour les clients sont lancés : Ductal®, béton à ultra-hautes performances, et Agilia®, béton auto-plaçant et auto nivelant d’une extrême fluidité.
2001 – Lafarge 1er cimentier mondial, mobilisé pour une croissance durable
La même année :
Avec l’acquisition historique de Blue Circle, le Groupe devient le 1er cimentier mondial et renforce ses positions dans les pays émergents. Pour financer cet achat, Lafarge revend sous forme de LBO l’essentiel de sa branche de matériaux de spécialités, rebaptisée Materis.
Précurseur, le Groupe se fixe un objectif ambitieux dans le cadre de son partenariat avec le WWF : pour 2010, réduire de 20 % ses émissions de CO2 par rapport au niveau de 1990.
Le 1er rapport de développement durable de Lafarge est récompensé par le « Prix des entreprises du secteur privé ».
Le plan de restructuration d’une des usines au Maroc (réinsertion des collaborateurs dans des entreprises de la région, aide à la création de micro entreprises, etc.) est un succès et devient une méthodologie à suivre dans le futur, bien au-delà des obligations légales.
2002 – La R&D à l’honneur : accord-cadre avec le CNRS et lancement de PLAtecTM
La même année :
Lafarge et le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), 1er organisme européen de recherche, signent un accord-cadre pour renforcer leur collaboration. Objectif : mettre en commun les ressources et les expertises pour mieux comprendre les comportements des liants hydrauliques. Cette coopération permettra de développer l’innovation dans le domaine des matériaux de construction.
Le Groupe lance PLAtecTM, une solution de plaques de plâtre sur mesure. Quelques exemples d’aménagement intérieur signés PlatecTM : la préfecture du Vaucluse (France) et le siège français de Virgin (France) imaginé par l’architecte Renzo Piano.
2003 – Signature du Global Compact de l’ONU, création du panel des parties prenantes et lutte contre le Sida
La même année :
Lafarge signe un partenariat de 5 ans avec l’ONG Care pour lutter contre le Sida. Au programme : éducation, prévention, lutte contre la discrimination des malades, dépistages anonymes, traitements antirétroviraux, etc.
Le Groupe met en place un panel de parties prenantes, composé de 9 membres indépendants choisis pour leur connaissance et leur expertise du terrain. Ils apportent un éclairage critique et extérieur sur la stratégie de développement durable.
Lafarge s’engage dans le cadre du Global Compact de l’ONU aux côtés d’autres grandes entreprises sur 10 principes forts relatifs aux droits de l’homme, aux normes de travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption.
2004 – Développement dans les pays émergents, lancement de SignaTM, actions humanitaires et mécénat
La même année :
Le Groupe se développe dans les pays émergents : nouvelles usines en Asie (Thaïlande, Inde, Cambodge…), renforcement des positions en Corée, augmentation des capacités de production cimentières au Maghreb et en Europe de l’Est, etc.
Le 29 juin 2004, Lafarge décide de doubler la capacité de sa cimenterie de Dujiangyan, en Chine, pour la porter à 2,4 millions de tonnes, et signe un accord de partenariat avec Shui On Construction Materials Limited (SOCAM), cimentier chinois coté à la bourse de Hong Kong.
SignaTM, la 1ère plaque de plâtre à 4 bords amincis, est lancée. Une révolution sur les chantiers !
Suite au tsunami de décembre 2004, Lafarge se mobilise pour apporter les premiers secours à ses collaborateurs et à leur famille.
Aux Etats-Unis, le Groupe est partenaire du symposium d’architecture avec Princeton et du célèbre Building Museum de Washington dans le cadre de son exposition dédiée au béton.
Lafarge s’engage aux côtés de Transparency International, une organisation de lutte contre la corruption.
2005 – Reconnaissance de l’action du Groupe en faveur du développement durable et augmentation des capacités de production
La même année :
Le Groupe, dans le cadre d’une joint-venture, double sa capacité de production en Chine et devient le 3ème cimentier du pays. Il investit également 300 millions d’euros pour augmenter les capacités de production de son Activité Plâtre.
La gamme de bétons décoratifs et esthétiques Artevia® est lancée.
Lafarge se classe parmi les 100 multinationales les plus engagées en matière de développement durable, et signe avec 3 grandes fédérations syndicales un accord international sur la responsabilité sociale du Groupe et sur les relations sociales internationales.
Trois initiatives de réduction d’émission de CO2 dans les pays en croissance sont reconnues Mécanismes de Développement Propre (MDP).
Un accord est signé avec Habitat for Humanity International pour construire des maisons à bas coût sur les 5 continents.
Lafarge organise le symposium d’architecture de Shanghai en collaboration avec de prestigieuses universités.
2006 – Bruno Lafont et le plan Excellence 2008 – Commercialisation de Sensium® – Lancement du concept Hypergreen
Le Groupe accélère sa croissance :
Bruno Lafont est nommé Directeur général et lance le plan stratégique Excellence 2008. Au programme : amélioration de la performance industrielle, renforcement des positions sur les marchés émergents et poursuite des actions en faveur du développement durable.
Lafarge rachète les parts minoritaires de Lafarge North America et devient le 1er opérateur global en Amérique du Nord sur l’ensemble de ses Activités.
La même année, l’architecture et les matériaux innovants sont mis à l’honneur :
Sensium®, le ciment technologique sans poussière, est lancé.
Jacques Ferrier, en collaboration avec le Groupe, lance son concept de tour écologique Hypergreen.
La Chaire d’enseignement et de recherche sur les matériaux de construction est créée avec 2 prestigieuses écoles d’ingénieur.
Lafarge est partenaire de l’exposition « Bétons : étonnez-vous » au Musée des Arts et Métiers à Paris.
2007– Cession de l’Activité Toiture, cap sur une croissance durable, lancement de 2 bétons à forte valeur ajoutée.
La même année :
Lafarge cède l’Activité Toiture au fond d’investissement PAI partners pour se recentrer sur son cœur de métier.
Le plan Ambitions Développement Durable 2012 fixe des objectifs datés et quantifiés en faveur de la santé des collaborateurs, de la lutte contre le réchauffement climatique et de la biodiversité.
ExtensiaTM et ChronoliaTM sont lancés : ces 2 nouveaux bétons à haute valeur ajoutée permettent de réduire la durée des chantiers et leur pénibilité.
Le centre de recherche se dote d’une nouvelle centrale à béton expérimentale permettant de tester à l’échelle industrielle et en temps réel les résultats de recherche obtenus en laboratoire.
2008 – Acquisition d’Orascom Cement, le leader cimentier du Moyen-Orient et du Bassin Méditerranéen
Cette acquisition marque une accélération décisive de la stratégie du Groupe dans les marchés émergents à forte croissance et à forte rentabilité.
En effet, Orascom Cement est implanté dans des pays à fort potentiel et est le n°1 du ciment sur des marchés clés : l’Egypte, l’Algérie, les Emirats Arabes Unis, l’Irak. Ses positions géographiques sont parfaitement complémentaires du portefeuille de marchés émergents de Lafarge.
Orascom Cement dispose également d’un vivier de ressources humaines talentueuses dotées d’une expérience unique dans ce type de marchés. Le rachat de Orascom Cement, la division ciment du groupe égyptien Orascom, pour 8,8 milliards d’euros mais est condamné, la même année, avec la société Vicat pour entente illégale et abus de position dominante collective sur le marché de gros de l’approvisionnement de la Corse en ciment
Le 2 juillet 2008, Lafarge Couverture devient Monier après la cession de l’activité Toiture à PAI partners et le 19 août 2008, dans le cadre du plan de nationalisation de l’industrie du ciment, du président vénézuélien, Hugo Chávez, Lafarge conclut un accord de cession de ses filiales vénézuéliennes.
2009 – Croissance dans les marchés émergents – Innovation Béton
Lafarge poursuit sa croissance dans les pays émergents en Equateur, au Nigéria et en Irak.
L’innovation est à l’honneur avec le lancement de Thermedia® 0.6 B, une nouvelle génération de bétons isolants.
Le 28 juillet 2009, dans le cadre du plan global de désinvestissements du Groupe, Lafarge annonce la cession de ses actifs Ciment et Granulats & Béton au Chili (Lafarge Chile SA et Immobiliaria San Patricio ainsi que la cimenterie de La Calera) au groupe péruvien Brescia, pour une valeur de 555 millions de dollars US.
2010 – Stratégie d’innovation – Exposition universelle de Shanghai – Renforcement des activités au Brésil et en Europe centrale
Lafarge accélère sa stratégie d’innovation et présente Aether, un projet visant à réduire l’empreinte CO2 du ciment, lors de la célébration des 20 ans de son Pôle Technologique.
Le Groupe est partenaire du Pavillon France lors de l’Exposition universelle de Shanghai 2010.
Lafarge renforce sa présence au Brésil suite à la cession de sa participation dans Cimpor à Votorantim et devient l’un des 3 premiers opérateurs cimentiers dans le pays.
Lafarge et STRABAG, numéro 1 de la construction en Europe Centrale et Orientale, créent une société commune basée en Autriche.
2011 – Importants désinvestissements et nouvelle organisation
Lafarge et Anglo American annoncent la création d’un leader des matériaux de construction au Royaume-Uni.
Le Groupe cède ses activités Ciment et Béton au sud-est des Etats-Unis au conglomérat colombien Cementos Argos. Lafarge annonce également la cession de la majorité de ses activités plâtre en Europe, en Amérique du Sud, en Asie et en Australie. Il possédait plus de soixante-dix sites de production dans trente pays.
Lafarge présente un projet de nouvelle organisation tournée vers ses marchés et ses clients.
Dans le cadre de son partenariat avec WWF, le Groupe annonce de nouveaux objectifs CO2 et prévoit une réduction de 33% de ses émissions de CO2 par tonne de ciment produite à fin 2020.
Lafarge poursuit sa stratégie d’innovation et lance Hydromedia™, un béton drainant nouvelle génération.
Le groupe inaugure trois usines en Hongrie, Syrie et Nigeria.
Fin 2011, pour accélérer son développement, Lafarge présente un projet de nouvelle organisation tournée vers ses marchés et ses clients.
Le 13 septembre 2011, l’entreprise a signé une convention de partenariat avec Voies Navigables de France (VNF) et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) pour augmenter dans ses activités la part du fluvial de 25% d’ici 2015. En 2012, Avec 4 millions de tonnes transportées chaque année, Lafarge est aujourd’hui le premier transporteur de matériaux de construction en vrac par voie fluviale en France.
Le pousseur Dupleix de la flotte Lafarge
2012 – Ambitions Développement Durable 2020 – Du béton au Louvre – Cessions d’actifs
Lafarge lance son programme AMBITIONS DEVELOPPEMENT DURABLE 2020 et s’engage sur les trois volets du développement durable – social, économique et environnemental – avec 34 ambitions assorties d’objectifs chiffrés traduisant un haut niveau d’exigence. Le Groupe lance en parallèle un programme de micro-finance pour le logement abordable destiné aux populations des pays émergents.
Le Musée du Louvre à Paris inaugure son nouveau Département des Arts de l’Islam, conçu par les architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti en étroite collaboration avec Lafarge.
Le Groupe annonce la vente d’un portefeuille d’activités Tarmac et Lafarge au Royaume-Uni à Mittal Investments.
Le Groupe cède ses activités Ciment, Granulats et Béton dans le Missouri et l’Oklahoma (Etats-Unis) à la société Eagle Materials.
2013 – Construire des villes meilleures – Notre béton au Mucem – Cessions d’actifs
Lafarge se dote d’une nouvelle ambition « Construire des villes meilleures », qui vise à mettre nos produits à valeur ajoutée, nos systèmes de construction, mais aussi nos solutions et services au service des enjeux majeurs de l’urbanisation. Cette ambition s’articule autour de cinq grands axes :
Contribuer à des villes plus accueillantes, intégrant la préoccupation du logement pour tous et notamment du logement abordable,
Contribuer à des villes plus compactes, avec la construction d’immeubles en hauteur qui permettent de limiter l’étalement urbain,
Contribuer à des villes plus durables, avec des constructions solides et pérennes, prenant en compte les préoccupations environnementales,
Contribuer à des villes plus belles, en favorisant la créativité et la performance architecturales,
Contribuer à des villes mieux connectées, avec une offre pour les infrastructures en général.
Le nouveau Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) ouvre ses portes à Marseille. Imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti, il fait la part belle à notre béton fibré ultra-hautes performances (BFUP) Ductal®, avec une façade en résille de béton et une structure porteuse périphérique spectaculaire.
Le Groupe annonce la création de la coentreprise Lafarge Tarmac au Royaume-Uni avec Anglo American.
Le Groupe annonce la cession de ses activités Ciment en Ukraine et au Honduras, ainsi que la vente de ses activités plâtre en Europe, Amérique du Sud et Amérique du Nord, et la vente de ses activités granulats en Géorgie (Etats-Unis).
2014 – Annonce du projet de fusion LafargeHolcim – Cessions d’actifs
Le Groupe annonce la cession de ses activités Ciment en Equateur et au Pakistan, la vente de ses activités granulats dans le Maryland (Etats-Unis), ainsi que la cession de sa participation minoritaire au Mexique et d’une cimenterie en Russie..
Le 7 avril 2014, Lafarge et le groupe suisse Holcim annoncent un projet de fusion entre les nos 1 et 2 du ciment. La nouvelle entité sera basée en Suisse.
En février 2015, Cement Roadstone Holdings (CRH) acquiert les actifs de Lafarge et de Holcim dans le cadre de leur fusion, pour un total de 7,34 milliards de dollars.
En mars 2015, Lafarge annonce l’acquisition des 45 % qu’il ne détient pas dans Lafarge Shui on Cement pour 294 millions d’euros. Cette offre de rachat est conditionnée au succès de sa fusion avec Holcim. En juin 2015, Lafarge acquiert les 14 % de participations qu’il ne détenait pas dans Lafarge India, pour 304 millions de dollars.
Le 10 juillet 2015, a lieu la fusion de Lafarge et Holcim. Le nouveau groupe est lancé officiellement le 15 juillet 2015 et prend le nom de Lafarge Holcim.
Eric Olsen, 51 ans, Franco-Américain, est actuellement Directeur général adjoint Opérations du Groupe Lafarge et a la responsabilité d’un grand nombre de pays notamment la France, les Etats-Unis, le Brésil et l’Egypte.Il a rejoint le Groupe Lafarge en 1999 et est membre du Comité exécutif depuis 2007.
Sources :
- http://www.vicat.fr/Groupe-Vicat/
- http://leteilmemoireenimages.net/patrimoine/echosteillois/viedesouvriersdelafarge/viedesouvriersdelafarge.html
- http://leteilmemoireenimages.net/photoshtml/lafar/index.html
http://theses.enc.sorbonne.fr/2011/cartier