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Dentelles et dentellières

Dentelle au point d’Alençon
La dentelle
C’est un ouvrage léger et décoratif à motifs ajourés, tissu délicat sans trame ni chaîne réalisé avec un ou plusieurs fils de coton, de lin, de soie, de nylon mais aussi argent et or pour les tissus les plus luxueux. Contrairement aux jours ou à la broderie, la dentelle n’est pas travaillée sur un support de tissu : elle est entièrement élaborée avec du fil, souvent à partir d’un dessin ou d’un modèle. Il est exécuté par les dentelliers(ères) à la main ou à la machine, à l’aide de points semblables ou non formant un dessin, à bords dentelés ou non.

Dentellières du Puy (43) ; crédit photo collection-jfm.fr/p/cpa
Dans le langage courant, pourtant, la notion de dentelle couvre un vaste domaine aux frontières flous. C’est ainsi que l’on baptise improprement « dentelle » des technique aussi variées que la frivolité, les broderies sur tulle et de type Richelieu ou broderie vénitienne, de même que certains ouvrages au tricot ou au crochet, comme la dentelle d’Irlande, par exemple.
Initialement, la dentelle (tissu à « petites dents ») était créée à partir de fils de lin ou de soie, travaillés à l’aiguille ou aux fuseaux pour former des motifs aériens et délicats. Ces premières dentelles étaient souvent réalisées dans des couvents, où les religieuses perfectionnaient cet art minutieux. La technique s’est rapidement répandue dans les milieux aristocratiques, où les dames de la noblesse apprenaient à réaliser ces précieux ornements.
Le nom des dentelles évoque souvent une ville ou un pays mais ne correspond pas toujours à leur véritable lieu de fabrication : le point d’Angleterre est produit en Flandre, le Point de Venise imité en France et le Point de France copié en Italie… D’autre part, les dentelles d’une même origine ont pu connaître, dans des lieux distincts, des évolutions voisines à des époques différentes, si bien que l’aspect du fond et la nature des motifs sont des critères de datation insuffisants.
Selon les époques et les pays, la dentelle est utilisée dans différents types d’objets :
- Habillement, lingerie, coiffe de femmes, chapeau, gants, châle.
- Accessoires divers : ombrelle, voilette, éventails, mouchoirs et bijoux,
- Vêtements liturgiques (paramentique).
- Accessoires d’ameublement : napperons, rideaux, tableaux
L’unique outil de la dentellière est le carreau, aussi appelé tambour ou métier. Le carreau est un coussin carré sur lequel on dispose tout le matériel. Sur la partie supérieure se trouve le tambour ; il accueille le carton ou modèle du motif à exécuter. On peut ajouter les épingles à tête de verre servent à fixer le fil de lin sur le carreau et à respecter le tracé de la dentelle à exécuter. Elles sont utilisées pour arrêter le fil afin de suivre le dessin piqué sur le carton. Elles maintiennent donc en place les croisements des fils. Elles sont plus ou moins fines selon la grosseur du fil. Autrefois, elles étaient en cuivre ou laiton car ces matières ne rouillant pas, elles ne tachaient pas la dentelle. Ensuite elles furent en acier inoxydable avec une tête à verre multicolore, et c’est aujourd’hui le modèle le plus courant. Les fuseaux, leur fonction est bien définie, c’est un petit instrument en bois tourné de 8 à 10 cm de longueur et de forme allongée. La tête retient le fil de lin à l’arrêt. La bobine ou fusée, est la partie centrale qui sert à stocker le fil ; enfin, le manche sert à prendre et à diriger le fuseau. Le carton, dessin de la dentelle, c’est le patron. Les cartons sont les supports des modèles dessinés regroupés par planche de 10 modèles environ et classés par degrés de difficulté et surtout les mains de la dentellière, l’élément le plus important.

Carreau de dentellière – crédit photo : www.geneacaux.fr/
Techniques de fabrication
On distingue pas moins six types de fabrication de dentelles, des dizaines de styles auxquels il faut ajouter les spécificités régionales. Parmi les plus utilisées, la fabrication à l’aiguille et aux fuseaux demandent une minutie que seules les dentellières maîtrisent.
- Dentelle aux fuseaux ;
- Dentelle à l’aiguille ;
- Dentelle à la main ;
- Dentelle au crochet ;
- Dentelle aux navettes ou Frivolité
- Dentelle au point coupé
Cet art ancestral, qui implique dextérité et précision, se manifeste à travers diverses techniques telles que la dentelle aux fuseaux, technique d’entrecroisement des fils et la dentelle à l’aiguille, à base de points de feston.
La dentelle à l’aiguille telle que nous la connaissons aujourd’hui a pour précurseur deux techniques de broderie blanche ajourée : le punto tagliato, réalisé en faisant des trous dans une étoffe puis en brodant le contour des motifs découpés, et le punto tirato, où des fils du tissu étaient retirés ou rassemblés en faisceaux. Elle trouva ses formes définitives au cours du XVIème siècle : la transition peut être observée dans les livres de modèles italiens – parfois publiés en France -, dont les plus anciens datent de l’époque de François Ier. Les premiers ouvrages conçus indépendamment du support apparurent ensuite, sous la forme de « bordures à dents » (d’où le mot dentelle) appelées punto in aria (point en l’air).
La dentelle à l’aiguille : la dentellière jette des fils de bâtis pour suivre les motifs dessinés sur un support papier ou un parchemin. 10 opérations sont nécessaires pour concevoir une dentelle à aiguilles, des tâches tellement minutieuses que les dentellières ne peuvent travailler que 3 heures par jour ! Une fois cette tâche effectuée, on pouvait y rattacher les différents points, principalement point d’Alençon ou d’Angleterre, qui constituent la dentelle et retirer facilement les fils de bâtis.
Pour la fabrication de la dentelle aux fuseaux, la dentellière devait travailler sur un métier dénommé carreau sur lequel était placé des fuseaux. Le fil de soie, de coton, de lin ou même de laine est enroulé autour des bobines des fuseaux en bois. Les bobines de fuseaux sont fabriqués à partir du bois de houx (arbuste au bois solide et léger), de cerisier, d’acajou, d’ivoire, d’os etc. La poignée des fuseaux a une forme de quille pour mieux l’attraper avec les mains. Après avoir fixé des épingles à la tête des fuseaux et sur les points du dessin, elle croisait les fuseaux puis les changeait de place au fur et à mesure en effectuant une rotation entre le pouce et l’index. Les épingles étaient ainsi déplacées au fil du tissage pour s’attaquer à tous les points de dentelle.
Le motif reproduit sur un carton perforé ou sur un carreau (coussin à dentelle) se forme en croisant les fils qui sont maintenues à l’aide d’épingles piquées sur les dessins. Les épingles sont retirées après quelques centimètres. Cette technique est plus complexe que la dentelle à l’aiguille et il faut avoir une certaine expérience pour exécuter un ouvrage de qualité. Les dentellières les plus expertes peuvent manier jusqu’à 1.500 fuseaux pour un seul ouvrage qui demande parfois plusieurs centaines d’heures de travail. La dentelle dite blonde ou de Cluny sont de loin les dentelles aux fuseaux les plus connues.

Carreau pour la dentelle au fuseau (photo de Daniel Giffard – GNU Free Documentation License )
Styles de dentelles
- La blonde, dentelle au fuseau du XVIIIe siècle réalisée de fils de soie écrue ou de fils d’or et d’argent ;
- Le chantilly, dentelle noire ou blanche faite au fuseau à fils continus avec un fil de soie dont les motifs représentent des corbeilles, des vases ou des fleurs ;
- Le cluny, composée de fils continus aux dessins géométriques, est la dentelle la plus connue ;
- La dentelle chimique, apparue au XIXe siècle par brûlure de certains fils à la soude caustique, imite la dentelle à l’aiguille.
Les dentelles produites dans un grand nombre de régions, ont développé des spécificités uniques à chacune d’entre elles. En France :
- Dentelle d’Alençon (61) a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO le 16 novembre 2010.
- Dentelle d’Argentan (61) ou point de France est une dentelle à l’aiguille du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, ses fabricants devinrent les fournisseurs des rois de France et d’Espagne et de leurs cours.
- Dentelle de Bayeux (14), il s’agit d’une dentelle aux fuseaux réalisée par des ouvrières à domicile (environ 15 000 vers 1830 pour le seul arrondissement de Bayeux).
- Dentelle bigoudène en Bretagne
- Blonde de Caen (14) est un type de dentelle fabriquée en Normandie à partir du XVIIIe siècle et dont l’apogée de la fabrication se situe entre 1820 et 1840.
- Dentelle de Calais (62)
- Dentelle de Chantilly (60) est à base de « points vitrés », avec un fil de soie naturelle, noir (très rarement blanc) appelé « grenadine d’Alais ». Les motifs sont généralement des fleurs et leurs composantes. Ils rappellent ceux effectués à la même époque, au XVIIIe siècle sur la porcelaine de Chantilly.
- Dentelle de Cilaos de l’Ile de La Réunion
- Dentelle de Lille (59)
- Dentelle de Lunéville (54)
- Dentelle de Luxeuil (70) se caractérise par des lacets cousus par points d’aiguille sur une étoffe selon le tracé d’un canevas. Cette dentelle se rapproche de la tradition des dentelles de Milan et de Venise.
- Dentelle de Mirecourt (88) : les dentellières fabriquent la dentelle à l’aide de fuseaux ou au crochet et à Mirecourt, pendant des siècles, les dentellières ont fabriqué la dentelle. Assises sur le pas de sa porte ou éclairées par une bougie au coin du feu, elles entremêlent les fuseaux créant fleurs, rosaces, animaux et festons
- Dentelle du Puy au Puy-en-Velay (43) ou Clunyest célèbre pour son point dit Cluny, c’est une dentelle à fils continus exécutée avec des motifs géométriques, agrémentés de points d’esprits. Ces dentelles étaient en soie noire ou crème. Le fil nécessaire aux dentelières venait de Hollande et la soie de Lyon
- Dentelle du Queyras (05)
- Dentelle d’Arlanc (63) dite Dentelle Renaissance
- Dentelle de Sedan (08)
- Dentelle de Valenciennes (59)
- Dentelle de Villedieu-les-Poêles (50)
Industrie de dentelle mécanique à :
- Calais (62)
- Caudry (59)
La guipure
La guipure, littéralement « brin de soie passé autour d’un gros fil tors » mais classiquement en coton, qu’elle soit d’Irlande, de Flandre, ou du Puy, est une broderie sans fond (les motifs sont séparés par de grands vides et recouvrent tout et se tiennent les uns aux autres à l’aide d’un fil de broderie), à ne pas confondre avec de la dentelle moins lourde. Le terme sert aussi par extension de langage à désigner les dentelles antérieures au XVIIIe siècle qui étaient utilisées pour des robes de mariées. La guipure reste l’apanage des brodeurs.
La guipure est une dentelle dont le fond est fait avec des barrettes ou fils jetés et non avec des mailles ou réseaux. La fabrication de guipure d’Irlande au crochet s’est développée dans ce pays, comme revenu complémentaire afin de survivre, lors de la grande famine liée à la maladie de la pomme de terre qui débute en 1845. Cette technique s’est développée en Bretagne et particulièrement dans les ports de pêche du sud du Finistère (pays bigouden) lors de la crise de la sardine dans les premières années du XXe siècle. Elle y est connue sous le nom de « picot bigouden » car le picot est très utilisé pour les fonds.
La plus ancienne guipure connue datant du XVIe siècle a pour origine la Cité des Doges. Jusqu’alors fabriquée à la main, sa fabrication est mécanique au XVIIIe siècle ; la guipure devient alors usuelle (rideaux, napperons) dans les décennies suivantes, et son intérêt est mis en retrait derrière la dentelle. Mais depuis 1946, la guipure apparaît de nouveau, que ce soit sur des détails ou des robes entières réalisées avec cette étoffe.
Historique
À la fin du XVIIème siècle, c’est essentiellement dans les campagnes, à côté des activités purement agricoles et d’un artisanat destiné à satisfaire les besoins locaux, que la fabrication de la dentelle occupe une part notable de l’activité des populations.
Les ouvriers en dentelle, hommes, femmes et même enfants, y trouvent, à la mesure de chacun, une variété de tâches qui s’insèrent dans le rythme et les activités de la vie rurale, à laquelle ni les uns ni les autres ne cessent de participer suivant les heures, les saisons et les besoins en gros travaux. La dentelle reste donc liée de très près à la vie agricole et s’insère sans difficulté dans les temps morts de celle-ci. Elle apporte un appoint de ressources monétaires appréciable. Ce jusqu’au milieu du XIXème siècle où l’apparition de la dentelle mécanique condamne la dentelle au fuseau à n’être plus qu’un art d’agrément.
Les dates et lieux originels de la dentelle ne sont pas définis avec précision. Les recherches archéologiques menées en Égypte ont permis de mettre à jour des sépultures coptes contenant des coiffures ajourées. Les tombes renfermaient aussi des bobines chargées de fils qui ont probablement servi à exécuter ces « dentelles » primitives. D’autre part, le tressage des fils de chaîne d’une étoffe, que le tisserand exécutait en finition, est peut-être à l’origine de la dentelle aux fuseaux. En 1390, la dentelle fait déjà parler d’elle dans un traité entre Bruges et l’Angleterre. Il est toutefois admis qu’elle aurait vu le jour au XVIe siècle, dans la région de Venise, notamment à Burano. D’abord nommée passementerie (1539). Apparaît pour la première fois sous le mot « dentelle » (c’est-à-dire « petites dents ») en 1545, dans l’inventaire de la dot de Marguerite de Navarre, sœur de François Ier. Ce qui est certain, c’est que la dentelle, telle que nous la connaissons, a commencé à se développer en Europe entre le XVe et le XVIe siècle.
Peu à peu, des centres dentelliers furent créés en Europe. Venise et Alençon se spécialisèrent dans la dentelle à l’aiguille, tandis que la dentelle aux fuseaux était fabriquée en Belgique (Bruxelles, Anvers, Bruges) et dans le nord de la France ( Valenciennes) et en Haute-Loire (Le Puy), en Italie (Milan), en Allemagne de l’Est (Annaberg, Schneeberg), dans les comtés du centre de l’Angleterre, ainsi que dans la petite ville de Tonder au Danemark.
C’est véritablement à partir du XVIe siècle que la dentelle connaît son âge d’or. Elle devient un symbole de statut social et de richesse, ornant les cols, les manchettes et les parures des nobles et des monarques européens. La cour de France, sous Louis XIV, est particulièrement friande de ces délicats ouvrages. Le Roi Soleil lui-même encourage la production nationale en créant des manufactures royales ; au XVIIème siècle Colbert fonda les « Manufactures Royales des Poincts de France« . Il fit venir clandestinement, dans les centres français existants, quelque 200 dentellières flamandes et 30 italiennes chargées d’instruire les ouvrières des ateliers français.
Très vite, les dentelles du Nord rencontrent un franc succès : on s’arrache la dentelle blonde, fabriquée aux fuseaux avec de la soie et le point d’Alençon devient la référence. A côté du Nord-Pas de Calais actuel, la Haute-Loire se hisse en tête des régions françaises de production de dentelles.
La dentelle devient un véritable enjeu économique et diplomatique, faisant l’objet de réglementations strictes et même de contrebande ! La Flandre et Venise se révoltèrent contre l’intervention de la France car la dentelle représentait un enjeu économique important : ses secrets étaient considérés comme des secrets d’état. Des ordonnances flamandes et vénitiennes promulguées pour protéger la dentelle, montrent que des recruteurs français infestaient ces régions à la recherche de secrets dentelliers et que des peines sévères – confiscation des biens, flagellation et échafaud – attendaient ceux qui les divulguaient. Venise réagit tout aussi violemment.
D’abord apanage des hommes, la dentelle fut utilisée par les femmes dès le XVIIe siècle. Au XIXe siècle, Napoléon Ier la réserva au vêtement féminin.
Jusqu’au XIXème siècle, les dentelles furent extrêmement coûteuses, non seulement à cause du processus de fabrication complexe requérant un fil de lin d’une grande finesse, mais aussi en raison des frais considérables de transport et surtout de douane ; il s’y ajoutait, pour les dentelles en fil métallique, le prix des métaux précieux.
Les autorités tentèrent à plusieurs reprises d’endiguer la prodigalité des amateurs de dentelle en promulguant certaines ordonnances – les célèbres lois somptuaires – concernant le costume, qui cherchaient à empêcher l’investissement de grosses sommes d’argent, de la part de particuliers, dans des biens de luxe improductifs. Elles visaient en même temps à éviter l’évaporation des fonds de l’Etat au profit de fabricants étrangers, tout en protégeant la production nationale. Pour ce faire, l’importation était lourdement taxée et parfois même interdite. Néanmoins, aucune personne de qualité ne pouvait se dispenser d’arborer ce symbole de richesse et de raffinement, et bien souvent nobles et marchands parvenaient à contourner ou à braver les règlements.
Les dentelles ornaient vêtements, costumes ecclésiastiques et militaires, sous-vêtements et accessoires. Dans les milieux très aisés, on les utilisait aussi en ameublement. En raison de leur prix très élevé, elles servaient surtout de garnitures. La confection de grands morceaux n’était pas seulement lente et chère, la technique en était aussi fort compliquée.
Les vêtements et pièces d’ameublement entièrement confectionnés en dentelle restèrent donc très rares jusqu’à l’apparition du tulle machine. L’une des plus célèbres exceptions – le couvre-lit que le couple archiducal Albert et Isabelle de Habsbourg reçut à l’occasion de son mariage en 1599 – est conservée aujourd’hui aux Musées royaux d’art et d’histoire à Bruxelles. Les robes des impératrices Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780) et Marie-Louise (1791-1847), épouse de Napoléon Ier, constituent d’autres exemples mondialement connus.
Les inventaires, listes de dot et testaments permettent de connaître et d’estimer avec précision ce qu’on possédait autrefois. Ainsi, l’un des courtisans de Louis XIII acquit une fraise dont la valeur atteignait celle de « vingt-cinq arpents d’excellents vignobles » ! Un exemplaire des luxueux mouchoirs que l’on se contentait de tenir à la main coûtait deux cents ducats au XVIIème siècle (soit la valeur de 700 g d’or). Comme n’importe quel autre article, les dentelles ont suivi les diktats de la mode. On se paraît, à l’époque de la Renaissance, de modèles aux motifs très ajourés et aux dentelures profondes. Au XVIIème siècle, on leur préféra des dentelles aux bords droits ; coiffes et bonnets ne se concevaient pas alors sans garnitures délicates. Les cols, qui n’étaient guère auparavant que l’extrémité de la chemise, se détachèrent hardiment du vêtement, tuyautés en fraise ou dressés en col Médicis. Les chemises s’ornèrent de cravates à la Steinkerke puis, au XVIIIème siècle, de jabots. Deux cents ans après les tabliers de fantaisie du XVIIème siècle, les éventails et les ombrelles apparurent, généreusement décorés de dentelles.
Au fil des siècles, et surtout au cours du XVIIIème siècle, la bourgeoisie s’enrichit suffisamment pour pouvoir garnir de dentelles les vêtements portés aux grandes occasions – bals, mariages ou baptêmes – et pour en orner lingerie et linge de maison. Dans les milieux moins fortunés, elles n’étaient pas moins appréciées : on utilisait des pièces plus grossières ou des imitations en crochet et en tricot.
L’ère victorienne vit la dentelle intégrée dans presque tous les aspects de l’habillement, des robes aux chapeaux en passant par les sous-vêtements. L’avènement de la révolution industrielle au XIXe siècle marque un tournant majeur dans l’histoire de la dentelle. La révolution industrielle introduisit la production mécanisée de la dentelle, permettant ainsi de rendre cette étoffe ornée plus accessible au grand public.
À l’orée de la révolution industrielle, la tradition dentellière s’adapte à l’évolution mécanique.
Le point de départ la production mécanique est l’invention en 1748, par Thomas Wadford, du métier à tresser, dont on trouve des traces postérieures en Allemagne. Le principe de fonctionnement consiste en un tressage en forme de tube d’un réseau de fils autour d’une âme de matière variable (textile ou non). Perrault de l’Aigle importa d’Allemagne en France la première de ces inventions en 1785. Il s’agissait donc d’un métier à tresser, composé de onze fuseaux que le Français améliora à treize et dont il déposa le modèle au Conservatoire national des arts et métiers.
Au XIXe siècle, l’industrie du passement était prospère mais la route encore longue pour atteindre les métiers définitifs. Si, en 1880, c’est un Allemand, M. Büsche, qui mit au point un métier à fils, c’est en France, en 1872, qu’Eugène Malhère, ingénieur à Condé-sur-Noireau dans le Calvados, inventa le métier circulaire à dentelle équipé d’un appareil à disques. En 1886, il présenta le premier métier à tisser « un fil » qui prit part à l’Exposition universelle de 1889. Le modèle fut déposé par ses fils le 11 mai 1894 sous le numéro 238461.
C’est en 1808, dans les environs de Nottingham, que John Heathcoat, un tout jeune mécanicien, inventa le premier métier à tulle composé d’un système à bobines et charriot. Le brevet fut rapidement déposé. Les douanes françaises de l’époque ne permettaient pas le commerce avec l’Angleterre : cela n’empêcha pour autant pas l’exportation des métiers, qui arrivèrent sur le sol français en pièces détachées et en toute illégalité, ce qui explique leur concentration dans le Nord-Pas-de-Calais. Saint-Pierre-lès-Calais fut la première ville (1809) à posséder un métier mécanique, suivie par Caudry en 1820.
En 1830, John Leavers eut l’idée d’allier la technique Jacquard au procédé mécanique de John Heathcoat, et c’est ainsi que d’un métier à tulle on a pu évoluer vers un véritable métier à dentelle, permettant de réaliser mécaniquement des dentelles d’une finesse jusqu’alors inégalée, avec une liberté totale tous les motifs imaginables, créant des designs auparavant impossibles à réaliser à grande échelle.

Machine à tulle Leavers. Crédit photo : https://histopale.net/les-archives/calais/la-dentelle-de-calais/
Ce sont d’énormes machines pesant plusieurs tonnes, au vacarme assourdissant contraignant les ouvriers à porter des protections auditives. Il est également manifeste que ce changement marque aussi le passage de la dentellière aux mains agiles à l’ouvrier aux épaules robustes, car pour faire fonctionner de tels monstres une grande force physique est nécessaire. Dix-sept étapes faisant appel à dix-sept savoir-faire différents sont nécessaires pour passer de l’idée au produit fini.
Cette industrialisation démocratise l’accès à la dentelle, qui n’est plus l’apanage exclusif des classes aisées.
Si les deux types de métiers fonctionnent sur des principes différents, ils permettent tous deux d’avoir une qualité de dentelle extrêmement fidèle aux modèles manuels et une finesse inégalée.
Le XIXe siècle marqua une ère de transition, où la dentelle se démocratisa mais resta un attribut de l’élégance féminine. Les robes en dentelle du Second Empire étaient des chef-d’œuvres de mode, affichant un savoir-faire raffiné. Avec l’avènement de designers tels que Worth et Chanel au début du XXe siècle, la dentelle fut repensée dans des formes modernes, se frôlant avec les mouvements artistiques de l’époque, de l’Art Nouveau au Art Déco.
Cependant, cette production de masse ne sonne pas le glas de la dentelle artisanale. Au contraire, elle suscite un regain d’intérêt pour les pièces faites main, considérées comme plus précieuses et authentiques. Des centres de production traditionnelle, comme Burano en Italie ou Le Puy-en-Velay en France, continuent de perpétuer les techniques ancestrales.
Au XIXème siècle, l’enseignement tenta de s’organiser pour permettre aux ouvriers des manufactures de rivaliser avec les machines. Des écoles d’État se mirent à assurer la formation des professeurs. De nombreux dessinateurs de modèles firent leur entrée dans l’industrie à cette époque. La scolarisation obligatoire jusqu’à douze ans fut, à la fin du siècle, l’un des facteurs du déclin de la production dentellière, au même titre que la mécanisation et le désintérêt général pour une profession difficile et mal rétribuée. L’Etat français se préoccupa au tout début du XXème siècle de stimuler l’enseignement dentellier, en particulier en Normandie et en Auvergne, mais il ne put empêcher le coup de grâce porté à la dentelle par la première guerre mondiale.
Un certain nombre d’écoles ont survécu à toutes ces vicissitudes, notamment à Alençon, Valenciennes, Bailleul et au Puy, où s’est ouvert en 1976 le Conservatoire national de la dentelle du Puy, rattaché aux manufactures d’État. L’intérêt du public pour cet artisanat se fait plus marqué depuis les années 1970, comme l’indique, dans les régions dentellières, le succès de nombreux cours du soir et des stages, souvent prévus pendant les périodes de vacances.
Ces écoles et des centres de formation perpétuent ce savoir-faire, forment de nouvelles générations de dentellières et de dentelliers et avec des matériaux innovants et les avancées technologiques, les machines modernes qui permettent de produire des dentelles d’une complexité inédite, tandis que la conception assistée par ordinateur ouvre de nouvelles possibilités créatives.
Le XXe siècle voit la dentelle s’adapter aux évolutions de la mode et des mœurs. Dans les années 1920, elle s’allège et se simplifie pour correspondre à l’esthétique Art Déco. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la pénurie de matériaux pousse les dentellières à innover, utilisant parfois du fil de nylon pour leurs créations.
La haute couture redécouvre la dentelle dans les années 1950, avec des créateurs qui l’utilisent dans leurs collections.
De nos jours, deux leaders mondiaux du marché de la dentelle, la Haute-Loire et le Nord-Pas-de-Calais sont toujours les deux grandes régions de la dentelle en France. La Haute-Loire compte une dizaine d’entreprises d’une centaine de salariés, possédant cent à cent-cinquante métiers. Ils datent en majorité des années 1920 et 1930 et peuvent être composés de 32 à 96 fuseaux. Les usines fonctionnent à plein régime jour et nuit.
L’entreprise Solstiss, basée à Caudry dans le Nord, est née de l’association en 1974 de quatre dentelliers. Héritiers d’un savoir-faire centenaire, ces quatre maisons recoupaient des spécialités différentes ce qui permit une complémentarité :
- Ledieu-Beauvilain spécialisé dans la dentelle à douze points ;
- Machu réputé pour la grande variété de ses gammes colorées ;
- Belot expert de la dentelle de Chantilly ;
- Beauvilain connu pour la diversité exceptionnelle de ses motifs.
En 2018, une quinzaine de manufactures dentellières exercent dans les Hauts-de-France. Elles étaient dix fois plus nombreuses dans les années 1950.
Même si la dentelle reste un élément incontournable de la mode contemporaine son avenir s’annonce prometteur que ce soit dans le domaine de la décoration d’intérieur, dans le domaine médical avec des prothèses en dentelle de titane ou dans l’industrie. La dentelle continue d’inspirer et de fasciner par sa finesse, sa délicatesse et sa complexité.

Métier à dentelle de 1920
Les dentellières
Les dentellières transforment de simples fils en une étoffe ornée ajourée, la dentelle, dans sa forme la plus pure, qu’il s’agisse de la dentelle aux fuseaux ou de la dentelle à la main.

Dentellière et des boules de lumière – crédit photos : www.geneacaux.fr/spip/
A ses origines, la dentelle était l’œuvre de femmes issues de différentes classes sociales, qui confectionnaient chez elles les garnitures de leurs robes de cérémonies. A l’aide des livres de modèles, de grandes dames de l’aristocratie s’adonnèrent aussi à ce nouveau passe-temps ; on sait ainsi que Catherine de Médicis pratiquait les arts de l’aiguille.
Au XVIIème siècle, la demande en dentelle s’accrût considérablement et la confection de ces articles de luxe d’une grande difficulté d’exécution devint un travail de professionnelles. Les religieuses des couvents, secondées d’orphelines et d’autres personnes nécessiteuses, de même que les ouvrières à domicile, travaillaient pour un salaire dépendant de nombreux facteurs : exigences de la mode, rapidité d’adaptation à la vogue nouvelle, degré d’originalité et de complexité du modèle travaillé, concurrence souvent à l’origine de baisses des prix et enfin habilité du commerçant à écouler sa marchandise.
Les manufactures s’organisaient selon deux modes de fonctionnement distincts : d’une part, pendant tout le XVIIIème siècle notamment, la direction répartissait l’ouvrage entre des ouvrières opérant à domicile ; elle ne conservait en atelier que le personnel requis pour les finitions, indispensables pour la réalisation de la dentelle à l’aiguille. Le travail pouvait également être entièrement réalisé dans des locaux fournis par le fabricant, ce qui permettait de regrouper et de surveiller les ouvrières, particulièrement les jeunes apprenties. Au cours du XIXème siècle s’affirma le règne des marchands-fabricants.
Même lorsque les ouvrières utilisaient des fils d’or et d’argent, ou encore du fil de lin de bonne qualité – qui valait très cher -, le coût du matériel ne constituait qu’une partie du prix de vente du produit fini. Ce dernier était déterminé également par le salaire versé aux employées, la marge de bénéfice prélevée part le commerçant, ainsi que par les taxes, les frais de transport et de douanes. La dentellière est souvent exploitée par le commerçant en gros qui lui fournit le modèle à exécuter et le fil. Chaque mois « la leveuse » passe prendre les travaux commandés. Critiques et marchandages donnent lieu à de longues palabres. Le moindre défaut sert de prétexte pour rabattre le prix. Il incombait toujours au manufacturier-marchand de faire réaliser les modèles par des dessinateurs professionnels, mais le prix des matériaux était retenu sur le salaire des ouvrières ; on les payait en espèces et l’employeur estimait lui-même la valeur du produit fini. Contrairement aux tisserands et aux brodeurs, les dentellières n’étaient pas réunies en corporation et leurs conditions de vie furent souvent difficiles, notamment à partir de la fin du XVIIIème siècle.
Le marchand assumait les risques financiers face aux mauvais payeurs, aux changements de mode, aux guerres et à l’instabilité politique sous toutes ses formes. Produit de luxe par excellence, la dentelle a toujours été vivement sensible, en effet, aux fluctuations politiques. Ainsi, connut-elle en France de graves revers lorsque l’édit de Nantes, qui assurait la liberté de culte, fut révoqué en 1685, obligeant les huguenots à fuir le pays. La Révolution de 1789 paralysa cette production, synonyme d’élégance aristocratique, mais Napoléon s’attacha plus tard à la faire revivre, encourageant principalement les centres d’Alençon et de Bruxelles. De 1830 à 1870 s’ouvrit à nouveau pour la dentelle une grande ère de prospérité : sous le Second Empire, elle fut très abondamment utilisée. La guerre franco-allemande et la chute de Napoléon III entraînèrent ensuite des changements radicaux dans le domaine de la mode : la disparition des crinolines, par exemple.
La crise la plus sévère éclata avec le succès de la mécanisation. La lutte désespérée qui s’engagea prit dans certaines régions l’aspect de véritables émeutes. En Angleterre, le mouvement ouvrier des Luddites se constitua dans le but de combattre la mécanisation – responsable selon lui du chômage et de la baisse de qualité des produits ; au début du XIXème siècle, il s’en prit directement aux machines textiles, dont celles destinées à la dentelle. Le Parlement réagit en instituant la peine de mort pour destruction de matériel. La modernisation eut pour conséquence d’aggraver considérablement la situation de l’ensemble du secteur artisanal car, dans une ultime tentative pour concurrencer la production mécanique, les salaires furent encore réduits.
Au XIXème siècle, les conditions de vie des dentellières changèrent. Le travail, de plus en plus morcelé et réparti sur des journées de labeur très longues, était essentiellement assuré en atelier et les ouvrières n’en voyaient jamais le résultat final. L’organisation du travail assujettissait totalement les ouvrières à leur patron. Souvent très mal payées, elles connaissaient des conditions de travail pénibles et les problèmes de santé propres à cette profession : dégradation de la vue et déformation de la colonne vertébrale essentiellement.
Il est difficile d’imaginer à l’heure actuelle l’importance économique que revêtait l’activité dentellière du XVIIème au XIXème siècle. Aujourd’hui, le nombre des employés demeure dérisoire comparé au volume de la main-d’œuvre d’autrefois. Autour du noyau formé par les ouvrières et les fabricants gravitaient en effet maintes professions indispensables à cette chaîne textile : fournisseurs et industries annexes (filatures, fabricants d’aiguilles, tourneurs de fuseaux), entreprises de finition et de distribution, fabricants de lingerie, marchands de mode et merceries.
En France, le nombre de personnes travaillant dans l’industrie dentellière en 1669 était officiellement de 17 300, mais ce recensement semble très inférieur à la réalité car, quelques années auparavant, on chiffrait à 8 000 les seules dentellières d’Alençon et à 22 000 celles de la région du Havre. Au XVIIIème siècle, ces ouvrières très spécialisées étaient 14 000 autour de Valenciennes, 20 000 dans le pays de Caux, 25 000 sur Dieppe, Arras et Lille et 100 000 en Auvergne. Au milieu du siècle suivant, la France comptait un total de 240 000 dentellières sur une population de 35 millions d’habitants.
En 1974, il ne restait que 200 à 300 dentellières en France dans la région du Puy-en-Velay, dont l’âge moyen était de 75 ans. La fabrication manuelle s’effectue principalement aujourd’hui dans les pays asiatiques, qui produisent en abondance des dentelles bon marché. Incapables de concurrencer sur ce terrain leurs collègues orientaux aux salaires très bas, les dentelliers européens se sont spécialisés dans la fabrication artisanale à caractère touristique, ainsi que dans le marché de haut luxe et de l’art. le nombre d’artistes qui travaillent actuellement dans le domaine de la dentelle à l’aiguille ou aux fuseaux est d’ailleurs en augmentation. D’un prix élevé, ces œuvres sont souvent des pièces uniques, considérées comme des objets d’art et exposées comme tels.
Le travail de la dentelle exige une certaine formation qui avait lieu jadis en famille, en apprentissage ou, au XIXème siècle, dans des écoles spécialisées. Dans les régions à tradition dentellière, l’enfant s’initiait à cet artisanat vers sept ans, parfois déjà dès sa cinquième année ; les carreaux ou coussins aux dimensions réduites étaient aussi courants que les modèles miniatures de fers à repasser. L’éducation des fillettes avait souvent pour but principal – voire exclusif – l’apprentissage des techniques de la dentelle aux fuseaux ou à l’aiguille.
Dans les orphelinats administrés par l’Eglise ou par l’Etat, les petits pensionnaires se livraient à cette activité en contrepartie de leur entretien. Le travail des enfants était alors fréquent, notamment dans les manufactures anglaises ; en Suisse également, les plus jeunes – dès six ou sept ans – apportaient une contribution au budget familial en œuvrant chez eux sur des machines à broder. Comme dans les autres secteurs de l’économie, les conditions de travail occasionnaient diverses maladies et une mortalité précoce.
La vie des apprenties dentellières est bien triste. Leur situation est plutôt déplorable. C’est vers l’âge de sept à huit ans qu’elles commencent leur apprentissage, rassemblées à une douzaine, dans la chambre de leur maîtresse. Du matin au soir, elles y resteront trois ou quatre ans à apprendre ce métier très minutieux qui demande beaucoup d’attention. L’hiver, pour se garantir du froid, chacune des filles, a un pot de terre, où brûle du charbon. Elles faisaient des barbes de dentelle pour les coiffes et les colifichets dont se paraient seigneurs et dames de passage.
Dans un contrat daté de 1771, il est dit que la maîtresse était tenue de fournir à ses apprenties, à boire, manger, feu, lit, et hôtel et lui apprendre son métier, suivant certains accords et moyennant certaines redevances. Ce contrat n’était pas toujours bien respecté et profitait surtout à « l’entrepreneuse ». Renfermées dans un réduit chétif, courbées sans cesse sur le bloc qui contient son ouvrage, elles travaillent de douze à seize heures par jour. La nourriture malsaine est distribuée dans une quantité suffisante, simplement pour les empêcher de mourir.
Les conditions de vie des dentellières ne sont pas meilleures lorsque l’apprentie devient ouvrière. Elle travaille toujours autant pour avoir juste de quoi se nourrir. La majorité des dentellières sont des femmes issues de familles souvent à la limite entre misère et survie. La légèreté et le peu de valeur de l’équipement n’exigent ni investissement, ni locaux particuliers, ni entretien. La dentellière peut s’installer devant sa porte, sa fenêtre ou dans la rue avec des voisines ce qui lui permet de surveiller les allées et venues. Elles se transportent où elles le désirent, emmenant avec elles leur oreiller à dentelle.
Pas besoin non plus d’un éclairage fort, surtout si elles connaissent leur modèle. Cela facilite le travail nocturne, à la chandelle, même pendant les veillées où les langues courent en même temps que les doigts. Toutefois, pendant les soirées d’hiver, elles s’assemblaient pour former un écot ; là, quatre ouvrières se rangent autour d’une mince chandelle, dont la faible lumière est rendue plus intense au moyen de globes en verre blanc, remplis d’eau, appelés bouteilles à veillées ou globes de lumière, que chacune de ces ouvrières place dans la direction de son coussin.
Malgré toutes les tentatives de sauvegarde, on ne sera jamais en mesure de recréer les fines dentelles du XVIIe et XVIIIe siècle. Il n’existe plus de dentellière qui pratique cette activité 10h par jour depuis l’âge de 5 ans. Il n’existe plus non plus de fils aussi fin qu’à l’époque.
Le XXe siècle signe la quasi disparition de la dentelle à la main. Il existe encore quelques héritières qui sauvent ce savoir, mais très peu.
Sources:
- www.elegante-dentelle.com/blogs/blog-dentelle/histoire-et-origine-de-la-dentelle
- www.fr.m.wikipedia.org/wiki/Dentelle
- www.comptoirdestissus.fr/la-fascinante-histoire-de-la-dentelle-des-origines-a-nos-jours/
- www.wikimeubles.fr/materiaux/textile/histoire-de-la-dentelle/