Les registres paroissiaux et l’étal civil d’Aouste
L’ordonnance de Villers-Cotterêts, en août 1539, rend obligatoire la tenue de registres de baptêmes par les curés de paroisses et leur dépôt au greffe de la juridiction civile concernée, d’où sa désignation sous le nom de registres paroissiaux ou de catholicité où sont consignés les baptêmes, mariages et sépultures de chaque paroisse.
A partir de 1559, premier synode national, que les mariages et baptêmes protestants vont être enregistrés en France. Si le roi autorise implicitement en 1562 les baptêmes protestants, sous réserve de déclaration au greffe, il faut attendre 1664 pour que soit donnée officiellement aux pasteurs la mission de constater et enregistrer légalement les baptêmes et mariages et de tenir les registres en double exemplaire. Avec la révocation de l’édit de Nantes, en octobre 1685, les baptêmes et les mariages des réformés ne peuvent être inscrits légalement que sur les registres de catholicité. Quant aux décès, ils sont inscrits sur des registres en exemplaire unique et rédigés par des officiers de justice ou de police à partir de 1736. A partir de 1685, certains pasteurs vont tenir dans la clandestinité des registres «au désert» et ce jusqu’à l’Edit de Tolérance, en 1787, qui autorise les protestants à faire les déclarations de naissances, mariages et décès soit devant le curé, soit devant le juge. De 1790 à 1792, c’est le juge de paix de chaque canton qui tient les registres.
Par décret du 20 septembre 1792, l’Assemblée législative laïcise l’état civil et le confie aux maires. Elle décide en outre la confection de tables annuelles et décennales et confirme le dépôt des doubles des registres aux greffes des tribunaux. Le 1er Janvier 1793 (12 nivose An I) devient une date capitale pour les généalogistes : les registres paroissiaux deviennent des actes d’Etat civil (suites aux décrets du 20 et 25 Septembre 1792) et les curés sont sommés de remettre leurs registres à l’autorité municipale, souvent un « crève cœur » et un traumatisme pour eux, certains registres ont plusieurs siècles. Toutefois, les curés sont autorisés à dispenser les sacrements et ils continueront à les enregistrer dans les « registres de catholicité ».
Voici les premiers citoyens aoustois enregistrés sur le premier registre d’état civil :
La première inscription sur le premier registre d’état civil de Aouste est l’acte de décès de Marie Chipron le 1er janvier 1793.
Le 6 janvier 1793 verra l’enregistrement sur le nouveau état civil d’Aoustede la première naissance de Louis François Vieux.
Le 4 avril 1793 sera le premier mariage inscrit sur ce nouveau registre ; Antoine Bertrand épouse Jeanne Thomé.
Au cours de l’année 1793, il sera enregistré sur la commune d’Aouste : 20 mariages, 53 naissances et 60 décès.