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ToggleDaniel de Cosnac
Un personnage qui n’a pas laissé de bons souvenirs dans notre vallée de la Drôme.
Daniel de Cosnac (né au château de Cosnac, 18 janvier 1628– mort à Aix-en-Provence le 21 janvier 1708) est un prélat courtisan français qui fut archevêque d’Aix de 1693 à 1708.
Fils cadet de François de Cosnac, théologien devenu maître de camp d’infanterie et auteur d’ouvrages contre le protestantisme, et d’Eléonore de Talleyrand-Chalais, petite-fille du maréchal Blaise de Monluc et petite-nièce de Jean de Monluc, évêque de Valence et de Die.
D’origine limousine (de la commune de Cosnac, en Corrèze), issu d’une famille dont Saint-Simon disait qu’elle fournissait des évêques « de père en fils », il fut attaché fort jeune à la maison du prince de Conti, gouverneur du Languedoc résidant à Pézenas, en qualité de gentilhomme où se produisit grâce à lui la troupe itinérante de Molière qui prit alors le titre de « comédiens de S.A.S. le prince de Conti ». Il se trouva donc mêlé aux troubles de la Fronde ; il semble qu’il ait fait le bon choix puisqu’il décida le prince à faire la paix avec la cour et resta fidèle à Mazarin. Cette attitude lui valut en récompense l’évêché de Valence et de Die, quoiqu’il n’eût que 24 ans (1654) et n’eût même pas encore reçu les ordres religieux ; il ne le fit qu’après sa nomination, lors de laquelle
Mazarin lui aurait dit : « Le roi vous fait maréchal sur la brèche ».
Très actif auprès des Conti et à l’assemblée générale du clergé (qui dura de 1655 à 1657 et valida sa nomination malgré un recours de l’évêque de Grenoble), il ne fit ses entrées dans ses villes épiscopales qu’en 1657, en septembre à Valence et en novembre à Die.
Il fut présent également au mariage de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz où il prononça le discours et fit la quête avec une bourse de daim brodée aux armes de France et d’Espagne. Il présida en mars 1661 au mariage de Monsieur avec la princesse Henriette d’Angleterre, malgré la contestation de l’abbé de Montaigu, aumônier de la reine d’Angleterre, et devint possesseur de tapisseries dites de Mortlake qui obligèrent les héritiers à agrandir les salons de leur château.
Le 17 avril 1666, il fut chargé du discours de clôture de l’assemblée du clergé (1665-1666), dont le sujet principal était la question des huguenots et l’interprétation de l’édit de Nantes, et durant laquelle il obtint du roi les fonds, prélevés sur le Dauphiné, pour la reconstruction de la cathédrale de Die. (La cathédrale avait été démolie par les protestants en 1568. Les fonds seront prélevés sur les impôts provinciaux de 1667 à 1669).
Peu après, il devint aumônier de Monsieur, frère du roi, déplut à ce prince par les efforts même qu’il fit pour le ramener au bien et le rapprocher de Madame, et fut, sur la demande du prince, enfermé au For-l’Évêque. Saint-Simon, mauvaise langue notoire, écrit de lui : « Personne n’avait plus d’esprit ni plus d’activité, d’expédients, de ressources ; né pour l’intrigue, il avait le coup d’œil juste, au reste peu scrupuleux et extrêmement ambitieux ». Il rentra cependant en grâce et fut nommé en 1687 archevêque d’Aix et commandeur du Saint-Esprit. Du fait des querelles entre Louis XIV et le pape Innocent XI, il ne reçut confirmation de sa nomination que par bulle du 9 novembre 1693. Il fut abbé commendataire de l’abbaye de Saint-Riquier de 1695 à 1708.
Anecdote
Une anecdote racontée que François-Timoléon de Choisy tient sans doute de Cosnac lui-même montre l’humour de cet homme épris de pouvoir et d’action. Cosnac se rend chez M. de Paris (l’archevêque de Paris) :
« Le Roi, lui dit-il, monseigneur, m’a fait évêque ; mais il s’agit de me faire prêtre.
— Quand il vous plaira, répondit M. de Paris.
— Ce n’est pas là tout, répliqua M. de Valence; c’est que je vous supplie de me faire diacre.
— Volontiers, lui dit M. de Paris.
— Vous n’en serez pas quitte pour ces deux grâces, monseigneur, interrompit M. de Valence ; car, outre la prêtrise et le diaconat, je vous demande encore le sous-diaconat.
— Au nom de Dieu, reprit brusquement M. de Paris, dépêchez-vous de m’assurer que vous êtes tonsuré, de peur que vous ne remontiez la disette des sacrements jusqu’à la nécessité du baptême. »
Cosnac a laissé des Mémoires, qui n’ont été publiés qu’en 1852, par le comte Jules de Cosnac. Ces mémoires, écrits par un homme d’esprit, qui avait été mêlé à toutes les intrigues de la cour, offrent un vif intérêt.
https://books.google.fr/books? id=iQ4ZAAAAYAAJ ou https://books.google.fr/books?id=J7SyNgAgMfoC
• Sainte-Beuve a parlé de lui encore plus longuement dans ses Causeries du lundi :: https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_de_Cosnac
Le diocèse de Die (325-1790)
L’ensemble des évêques proposés par la tradition avant 325 ne ressortent d’aucune source sérieuse. Le premier évêque connu à Die est Nicaise (Nicasius), seul représentant des Gaules au Concile de Nicée (325). Il est probable que l’installation d’un évêque à Die était alors récente.
Le territoire de ce diocèse correspond sensiblement à celui de la cité romaine des Voconces septentrionaux, englobant le sud du Vercors, la Gervanne, l’est du Crestois et la vallée de la Drôme, Bourdeaux, Dieulefit, Grignan, la rive droite de l’Eygues et le Trièves.
En 1275, pour renforcer les pouvoirs des comtes-évêques de Die et de ceux de Valence face au pouvoir grandissant des comtes de Valentinois, le pape Grégoire X décide de réunir les deux diocèses sous l’autorité d’un seul évêque, qui prendra le titre d’évêque de Valence et de Die. Devenue réalité en 1276 à la mort de l’évêque Amédée de Genève, cette situation durera jusqu’en
1687, lorsqu’après un siècle de troubles religieux, il sera jugé préférable de remettre un évêque à la
tête de chacun des deux diocèses afin de contrer le protestantisme.
Le diocèse de Die a été supprimé en 1790.
Les évêques de Die
- Martius (?) vers 220 ?
- Higère (?) ?
- Léon (?) ?
- Servilius (?) ?
- Nicaise 325
- Celse (?) v.356
- Constantin(?) v.419
- Projectus (?) v.440
- Aubentius 439–450
- Saint Pétrone 453-4631
- Saint Marcel 463-510
- Saeculatius 517-518
- Lucretius 541-573
- Paul Ier 585- ?
- Maxime 614- ?
- Desideratus 788- ?
- Ulphin ou Vulphin v.840
- Remigius 858-859
- Aurelius 875- ?
- Hemico 876-879
- Achideus 957
- Vulfade v.974
- Conon 1037
- Pierre Ier 1055-1056
- Lancelin 1073- ?
- Hugues de Die 1074-1082
- Ponce 1084-1086
- Saint Ismidon de Sassenage 1097-1115
- Pierre II 1116-1119
- Étienne Ier 1121-1127
- Bienheureux Ulric 1130-1142
- Hugues II, 1142-1159
- Pierre III 1163-1173
- Bienheureux Bernard 1176
- Humbert Ier 1199-1212
- Saint Étienne de Châtillon, mort en 1208.
- Humbert II 1208-12134
- Bienheureux Didier de Lans 1213-1223
- Bertrand d`Étoile 1224-1234
- Humbert III 1234-12455, resigné
- Amédée de Genève 1245-1276
L’évêché de Die est réuni avec celui de Valence de 1276 à 1687.
En 1275, pour renforcer les pouvoirs des comtes-évêques de Die et de ceux de Valence face au pouvoir grandissant des comtes de Valentinois, le pape Grégoire X décide de réunir les deux diocèses sous l’autorité d’un seul évêque, qui prendra le titre d’évêque de Valence et de Die. Devenue réalité en 1276 à la mort de l’évêque Amédée de Genève, cette situation durera jusqu’en 1687, lorsqu’après un siècle de troubles religieux, il sera jugé préférable de remettre un évêque à la tête de chacun des deux diocèses afin de contrer le protestantisme.
- Armand de Montmorin Saint-Hérem 1687-1694, transfert pour Vienne(1694)
- Séraphin de Pajot de Plouy 1694-1701
- Gabriel de Cosnac 1701-1734
- Daniel-Joseph de Cosnac 1734-1741
- Gaspard-Alexis Plan des Augiers 1741-1794, dernier évêque de Die, le diocèse est supprimé (1790).