Alain Hurtevent
Alain Hurtevent, à l’aboutissement d’une carrière militaire qui lui avait fait connaître le monde et ses peuples, avait décidé que sa retraite à Aouste sur Sye ne se déclinerait pas en solitaire.
Armée de Terre, gendarmerie nationale, services secrets, son parcours professionnel hors norme avait forgé un caractère de meneur d’hommes et de décisionnaire. Talents qu’il mettait au service de la fédération départementale des chasseurs de la Drôme.
Il avait fait une brillante carrière dans la gendarmerie passant notamment trois ans à la tête du groupement de la Drôme entre 1997 et 2000, après avoir été conseiller technique à la Sécurité Routière auprès des premiers ministres Alain Juppé et Lionel Jospin. Il terminera sa carrière en 2006 à la Direction du renseignement militaire, ( DRM), en Afrique et au Moyen-Orient ; un service de renseignement où les gendarmes se comptent sur les doigts d’une main.
Après avoir vécu 15 mutations, c’est à son épouse qu’Alain Hurtevent avait confié le choix de déterminer le lieu de retraite du couple. Il s’est porté sur la Drôme (à Aouste sur Sye dans la vallée de la Drôme plus précisément) depuis 2007. Après sa retraite, l’ancien colonel ne souhaitait pas rester inactif.
En 2010, il devenait alors président de la fédération des chasseurs de la Drôme forte de 14 500 chasseurs et 351 Acca.
Son apprentissage de chasseur, Alain Hurtevent l’a effectué dans les pas de son grand-père et de son père dans le Pas-de-Calais d’où il était originaire. « Je chasse depuis l’âge de 16 ans, au départ le gibier de plaine et le gibier d’eau. J’ai toujours chassé même lorsque j’étais affecté à l’étranger. J’ai ainsi pu pratiquer tous les types de chasse sauf celle à l’arc. J’ai chassé à courre, en montagne, en marais, en plaine. C’est un peu l’avantage de ces nombreuses mutations et par là même de connaître les coutumes locales. »
Son affectation en Drôme avait logiquement apporté avec elle son lot de nouveauté : « La chasse en montagne. Je chasse en forêt de Saoû, principalement le grand gibier. »
Depuis qu’Alain Golin emblématique président, avait confirmé sa volonté de ne pas se représenter, il avait pris sa décision. Des rapports amicaux lient les deux hommes : « Il m’a encouragé. » « Depuis que je suis à la retraite, j’ai été assez rapidement président du GIC des trois becs, c’est la réunion de toutes les Acca autour de la forêt de Saoû. » Les administrateurs l’ont élu à la tête des intérêts drômois avec 96,4 % des voix. « Je préfère faire partie des leaders, comme ce fut le cas au cours de ma carrière. »
« Globalement je suis pour une chasse responsable et apaisée, avec le monde agricole et les autres usagers de la nature. L’essentiel pour moi est d’assurer la pérennité de la chasse à plusieurs conditions. Que la chasse soit respectueuse de la gestion des espèces et des espaces, que la chasse soit respectable. Je me dis que si elle est respectueuse et respectable, elle sera respectée. »
Expert européen des questions du loup, il était également administrateur de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et trésorier-adjoint de la fédération nationale des chasseurs. A la tête de la fédération drômoise, il aura contribué à apaiser les relations avec les autres utilisateurs de la nature.
En 2016, il signait ainsi une convention avec la fédération de randonnée pédestre. Une autre était en voie de finalisation avec la fédération de VTT.
En sept ans de présidence, Alain Hurtevent a contribué à faire de la Fédération de Chasse un interlocuteur expert, lui faisant obtenir le label d’association de protection de l’environnement. Rigoureux et déterminé, l’homme n’en était pas moins chaleureux.
Alain Hurtevent est décédé en août 2017 à l’âge de 69 ans.
Sources :
https://www.francebleu.fr/infos/
https://www.ledauphine.com/drome/